Une responsable de la Réserve fédérale (Fed), qui s’est opposée récemment au statu quo sur les taux d’intérêt américains, estime samedi que l’institution monétaire devrait être “proactive” pour préserver l’emploi aux Etats-Unis et baisser les taux trois fois dans les mois à venir.
“Une approche proactive (…) permettrait d’éviter une dégradation supplémentaire des conditions du marché du travail”, affirme Michelle Bowman dans un discours devant être prononcé dans le Colorado, selon le texte communiqué à l’avance à des journalistes. Elle ajoute qu’elle prévoit toujours trois baisses des taux de la Fed pour 2025, sachant qu’aucune n’a encore eu lieu et qu’il reste trois réunions programmées d’ici la fin de l’année.
Vice-présidente de la banque centrale des Etats-Unis, chargée de la régulation bancaire, Michelle Bowman s’est distinguée la semaine dernière en s’opposant à la majorité de ses collègues lors de la réunion de politique monétaire. Le gouverneur Christopher Waller a aussi voté contre la décision de laisser les taux d’intérêt inchangés pour la cinquième fois de suite.
Tous deux, qui ont été nommés à la Fed par le président Donald Trump pendant son premier mandat, ont plaidé pour une baisse d’un quart de point de pourcentage pour donner un coup de pouce à l’activité économique. Dans son discours, Mme Bowman explique qu’elle avait repéré des “signes de fragilité” sur le marché du travail. Ceux-ci se sont depuis “agrandis”, selon elle.
Faible création d’emplois
Deux jours après la réunion de la Réserve fédérale, le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis a déclenché une déflagration dans les milieux économiques, avec des créations d’emplois faibles et des révisions de données importantes tendant à montrer que le marché du travail va bien moins bien qu’escompté.
Le président Donald Trump a limogé l’économiste supervisant la publication, estimant que les chiffres avaient été “manipulés” à des fins politiques, pour lui nuire.
Mme Bowman ne va pas sur ce terrain, tout en regrettant que les rapports sur l’emploi soient devenus moins fiables “ces dernières années”. Elle considère que les risques pesant sur l’emploi sont désormais plus importants que ceux liés à la hausse du coût de la vie. Elle répète à plusieurs reprises que les nouveaux droits de douane mis en place par l’exécutif américain devraient avoir un impact seulement temporaire sur l’inflation. Elle pense ainsi “que l’inflation reviendra à 2% quand ces effets se dissiperont”.