Triodos : les porteurs de certificats poursuivent leurs actions
Quelques heures après l’annonce surprise de Triodos de vouloir faire coter ses certificats sur Euronext, le syndicat de défenses des petits porteurs belges, Trioforum, a réagi. Et il n’est pas heureux d’une éventuelle cotation en Bourse de Triodos.
Pour l’avocat de Trioforum, Laurent Arnauts, « cette décision inopinée à trois jours de l’assemblée générale de Triodos, le 17 mai, est sans doute le résultat de notre plainte déposée auprès de l’Autoriteit Financiële Markten et auprès de la banque nationale des Pays-Bas, dans laquelle nous mettions en lumière que le système Captin (l’actuel plateforme sur laquelle se négocient les certificats, NDLR) était hautement spéculatif et peu transparent, et donc n’était pas adéquat pour des investisseurs particuliers ». Laurent Arnauts poursuit : « Cela étant, une cotation sur Euronext modifierait toujours aussi radicalement le profil du certificat Triodos, qui serait désormais soumis aux aléas boursiers (les attentes du marché et les crises) comme les autres banques, et à la pression commerciale qui les l’accompagnent. Triodos ne serait donc plus la valeur refuge qu’elle a représenté après la crise financière de 2008, ce qui avait permis sa croissance exponentielle. Elle va aussi mécaniquement perdre son caractère éthique et non spéculatif, qui était la principale raison d’y investir pour la plupart de ses détenteurs de certificats ».
L’affaire n’est pas jouée
L’avocat estime que « l’affaire n’est pas jouée » et il annonce que les procédures lancées se poursuivent. « La cotation Euronext est très exigeante et représente un coût important : la banque n’a toujours pas démontré que l’ancien système d’échange devait nécessairement être abandonné plutôt que simplement amélioré. Mes près de 1000 clients (350 familles) maintiennent donc leur action visant à obtenir le rachat de leurs certificats à la valeur nette d’inventaire comme prévu initialement. »
Bernard Poncé, qui pilote Trioforum, le syndicat de défense des porteurs belges, souligne, lui aussi, « qu’une cotation boursière du certificat d’action est antinomique avec les valeurs des actionnaires et ne peut être qu’une solution par défaut ». Et il ajoute : « nous voulons conserver à la banque ses spécificités qui en font un outil de changement unique. C’est pourquoi nous invitons les détenteurs qui le souhaitent à nous rejoindre d’ici le 15 juin. »
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