Tandem Capital Advisors: ces banquiers belges qui ont séduit un géant de la finance française

Les trois fondateurs de Tandem Capital Advisors: Simon de Patoul, Vincent Kolp et Brice Yernaux.
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Spécialisée dans le conseil en fusions et acquisitions, la petite société belge Tandem Capital Advisors franchit une étape importante dans son développement avec l’arrivée dans son capital de Natixis.

Ne dites plus Tandem Capital Advisors mais Natixis Partners ! Dorénavant, la petite banque d’affaires bruxelloise se parera du nom mais aussi des couleurs (violet, noir et blanc) de l’un des plus grands acteurs bancaires en France et dans le monde. Ce dernier a en effet annoncé voici quelques jours avoir pris une participation dans la petite société belge active dans le domaine des fusions et acquisitions. Une opération à la faveur de laquelle Natixis devient un “actionnaire stratégique” tout en laissant une “participation substantielle” aux trois actionnaires, indique Simon de Patoul, l’un des trois fondateurs, qui avoue une “certaine fierté” de voir ainsi son “bébé” rejoindre la famille Natixis avec qui il a eu “le plaisir de travailler sur de nombreuses opérations ces dernières années”.

Profil atypique

Si les détails de la transaction restent un secret bien gardé, une chose est certaine. Située dans l’ancien siège bruxellois de l’ex-Glaverbel, chaussée de La Hulpe, à Boitsfort, Tandem Capital Advisors fait partie de ces petites structures belges et indépendantes actives sur le marché du conseil en M&A qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu face aux grosses machines internationales.

La petite “boutique” belgo-­belge s’est en effet bien développée depuis sa création voici sept ans par Simon de Patoul, Brice Yernaux et Vincent Kolp, trois anciens banquiers de Degroof Petercam et de Rothschild. Employant une douzaine de personnes, elle compte parmi ses clients plusieurs grands noms du secteur de l’énergie comme Virya, Fluxys, Elia, Luminus, Ores, etc., mais également de nombreux acteurs industriels et du private equity. Malgré sa petite taille, la société peut aussi se targuer d’avoir participé à plusieurs opérations d’envergure ces dernières années en Belgique. Citons par exemple la vente en 2023 des éoliennes en mer (Parkwind) de Colruyt pour près de 1,6 milliard d’euros, la récente levée de fonds de plus de 100 millions d’euros de la scale-up bruxelloise spécialisée dans le coliving Cohabs, de nombreu­ses trans­actions pour Fluxys (notamment l’acquisition récente par Fluxys d’une participation dans le réseau allemand Open Grid Europe à Macquarie) ou encore l’acqui­sition des 90 pharmacies Goed appartenant à la Mutualité chrétienne par le groupe belge Multipharma.

“La particularité de notre bureau, nous explique Simon de Patoul, c’est son profil atypique. Nous disposons d’une expertise forte dans certains secteurs comme l’énergie, les infrastructures ou l’immobilier. Dès le début, nous avons eu la chance de travailler sur quelques beaux dossiers pour des clients actifs dans ces domai­nes, et qui nous ont ensuite recommandé à d’autres, ce qui nous a permis de grandir assez rapidement. Parce que nous ne bénéficions pas d’un branding fort comme les banques traditionnelles, nous devons nous battre sur chaque dossier pour s’assurer que le client soit content du travail et qu’il nous recommande à d’autres. Je pense que ce côté entrepreneurial et l’engagement de nos équipes sont fort appréciés par le client.”

“Faire rentrer la deuxième plus grande banque de France dans notre capital va nous permettre d’accélérer la croissance.” – Simon de Patoul

Ce faisant, la société boucle aujourd’hui entre 15 et 20 dossiers par an. “Nous intervenons géné­ralement sur des dossiers qui concernent des acquisitions ou des cessions d’entreprises mais certains dossiers de conseil ne conduisent pas forcément à un deal, poursuit Simon de Patoul. De temps en temps, nous organisons aussi des levées de fonds pour des scale-up.” Avec un spectre de transaction assez large. “Nous travaillons sur des opérations à partir de 10 millions d’euros, mais aussi sur des transactions beaucoup plus importantes qui portent sur plusieurs centaines de millions voire parfois même qui dépassent le milliard d’euros. Aujourd’hui, la moitié des transactions sur lesquelles nous intervenons sont d’une taille supérieure à 100 millions d’euros.”

Et Natixis dans tout cela ? C’est précisément dans le cadre de ces méga-deals que Tandem a été amenée à travailler avec le mastodonte français. “Dès le départ, en tant qu’acteur de niche, nous avons été forcés à former des duos avec des banques d’affaires internationales, se souvient Simon de Patoul. C’est comme cela que nous sommes entrés en contact avec Natixis et que nous avons été amenés à travailler ensemble sur plusieurs opérations.”

Doubler les effectifs

Avec l’arrivée de Natixis dans son capital, il est clair que la PME bruxelloise s’apprête à franchir une nouvelle étape dans son développement. Une étape qui va permettre d’accélérer la croissance, entrevoit Simon de Patoul. “Faire rentrer la deuxième plus grande banque de France dans notre capital, c’est d’abord une certaine fierté. Mais c’est bien évidemment aussi un changement de taille. Nous allons pouvoir offrir des services complémentaires à nos clients comme le conseil en financement, des compétences sectorielles supplémentaires et nous allons avoir accès à un plus grand réseau d’investisseurs et intervenir sur des opérations encore plus importantes.”

L’équipe belge pourra en effet s’appuyer sur la force de frappe de son nouveau partenaire français. Filiale du groupe bancaire BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne) comptant 100.000 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 22 milliards d’euros, Natixis CIB est en effet un poids lourd de la banque d’affaires qui compte plus de 6.000 professionnels du métier à Paris et dans le monde, avec des équipes présentes dans 30 pays. L’idée est donc d’encore grandir. Objectif ? “Doubler nos effectifs dans les cinq ans”, fixe Simon de Patoul. Et ce, dit-il, tout en élargissant nos compétences sectorielles : “Notre ambition est de développer certains secteurs que nous avons un peu délaissés par manque de temps et à cause du succès rencontré dans notre secteur historique, notamment dans le conseil aux fonds de private equity belges. Je pense que nous avons beaucoup à offrir en duo avec nos collègues français. C’est l’une des forces de Natixis Partners en France qui se classe systématiquement dans le top 3″, conclut le banquier belge.

6.000 – Le nombre de spécialistes en banques d’affaires que compte 
Natixis 
dans 30 pays.

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