La néobanque britannique a été valorisée à pas moins de 75 milliards de dollars lors de la vente d’une partie de ses actions existantes. L’un des nouveaux investisseurs est NVentures, la branche de capital-risque du géant américain des puces Nvidia. Un signe supplémentaire que l’intelligence artificielle redéfinit totalement l’activité bancaire.
Le bond est tout simplement vertigineux. En l’espace de quelques mois à peine, Revolut a vu sa valeur passer de 45 milliards de dollars à 75 milliards aujourd’hui, soit une progression fulgurante de 66 %.
S’imposant plus que jamais comme l’une des entreprises financières les plus valorisées au monde, la fintech britannique dépasse désormais la capitalisation boursière de grandes banques traditionnelles comme ING, Deutsche Bank ou encore KBC.
Des investisseurs… jusqu’en Belgique
La valorisation record a été fixée à l’occasion de la vente par les employés d’une partie des actions existantes. Parmi les nouveaux investisseurs figure notamment NVentures, la branche de capital-risque de Nvidia, signe de l’intérêt croissant des géants technologiques pour les services financiers.
Détail qui en dit long, d’ailleurs, sur cette attractivité : selon De Standaard, Revolut aurait également levé des fonds en Belgique auprès de clients fortunés, invités à participer au tour de table via un ticket fixé en à 250.000 dollars
Un nouvel allié pour l’ère de l’IA
L’arrivée de Nvidia au capital est en effet révélateur d’une évolution fondamentale : la banque de demain ne sera pas seulement digitale, elle sera profondément augmentée par l’intelligence artificielle.
“En investissant dans Revolut, Nvidia confirme que l’avenir de la finance se jouera à l’intersection de l’IA, du cloud et du traitement massif de données, analyse Anthony Wolf, directeur des services financiers chez Sia. Nvidia apporte non seulement sa technologie, mais aussi celle de start-up et scale-up dans lesquelles elle a déjà investi, créant ainsi un écosystème financier centré sur l’IA. Avec comme but de faire de Revolut un acteur du monde financier capable de s’adapter à toutes les nouvelles technologies émergentes comme la tokenisation ou les stablecoins, et de court-circuiter les acteurs traditionnels.”
La banque réinventée
La valorisation record de Revolut ne repose pas uniquement sur des promesses. Dix ans après son lancement, la néobanque, entièrement en ligne, compte plus de 65 millions de clients dans le monde. En Belgique, grâce aux comptes “BE” lancés cet été, le compteur atteint désormais 900 000 utilisateurs, rapprochant Revolut de son objectif de franchir le million de clients belges d’ici la fin de l’année.
Ce faisant, la banque “tech” à la croissance fulgurante constitue une menace de plus en plus crédible pour le secteur traditionnel, de plus en plus impacté par l’IA. “On le voit bien chez KBC qui a intégré la technologie OpenAI dans son assistant virtuel Kate, tandis que Belfius s’est allié à la licorne française Mistral pour améliorer ses services numériques », relève Anthony Wolf.
Selon Anthony Wolf, l’IA redéfinit totalement l’activité bancaire : “L’expérience bancaire va de plus en plus évoluer vers des interactions où les clients vont déléguer progressivement la majorité des tâches, qu’il s’agisse de négocier un crédit ou de gérer leurs paiements, à des agents IA. Et ce, au détriment des applications mobiles.”
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