La fintech Moneytrans jette l’éponge, emportée par la digitalisation du marché

La fintech bruxelloise Moneytrans, active dans les transferts d’argent vers l’étranger, a déposé son bilan ce lundi devant le tribunal de l’entreprise de Bruxelles, rapporte L’Echo. Fondée en 1993 comme simple bureau de change, la société n’a pas survécu à la profonde transformation de son secteur, désormais dominé par des acteurs digitaux aux marges réduites.

Historiquement positionnée sur les transferts pour les travailleurs immigrés en Belgique et en Europe, Moneytrans avait entamé depuis plusieurs années une mue vers le numérique. Une transition jugée nécessaire, mais qui s’est avérée trop lourde à porter. “L’offre digitale est beaucoup plus agressive sur les prix que l’offre classique aux guichets. Il est difficile de lutter sur ce plan”, explique Jérémy De Smet, CEO de la fintech dans L’Echo.

Une digitalisation accélérée

Le marché des transferts d’argent s’est considérablement resserré sous l’effet de la digitalisation, accélérée par la crise du covid, et de la consolidation menée par des géants comme Western Union ou Ria. Résultat : des revenus en recul pour Moneytrans, alors que ses coûts structurels, eux, sont restés élevés. “De nouveaux investisseurs ainsi que des repreneurs industriels étaient prêts à soutenir notre plan de transformation, mais la conclusion des différents deals n’a pas pu survenir dans les temps”, regrette encore le dirigeant dans le quotidien économique.

Un marché ultra-compétitif

La holding FSA, maison mère de Moneytrans, est détenue à 70 % par la famille fondatrice Sanchez. Fédérale Assurance, finance&invest.brussels et un fonds français en complètent l’actionnariat. En 2024, la structure affichait encore un chiffre d’affaires consolidé de 16 millions d’euros, dont 10 millions générés en Belgique.

Avec plus de 120 collaborateurs en Europe – dont une cinquantaine en Belgique – et plus de 10 millions de clients servis à travers 140 nationalités, Moneytrans avait pourtant réussi à bâtir une alternative crédible aux grands noms du secteur. Sa disparition illustre la difficulté pour les opérateurs de taille intermédiaire à s’adapter à un marché devenu ultra-compétitif.

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