Marché de l’épargne : le gendarme néerlandais de la concurrence souhaite une intervention
Le manque de concurrence entre les grandes banques néerlandaises leur permet de maintenir des taux d’épargne bas pour les consommateurs, conclut l’ACM, l’autorité nationale de surveillance de la concurrence. Elle conseille au législateur d’intervenir sur le marché de l’épargne. Chose qui ne va pas sans rappeler le marché belge.
Le régulateur du secteur financier avait décidé de mener une enquête sur le manque de concurrence vu que les taux d’intérêt aux Pays-Bas sont à la traîne par rapport à l’augmentation du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE). Son analyse n’a révélé “aucune preuve d’accords interdits” entre les trois grandes banques, qui contrôlent la grande majorité du marché de l’épargne.
Préjudice pour le consommateur
“Il est toutefois probable qu’il y ait une ‘coordination tacite’ entre les principales banques en ce qui concerne les taux d’épargne. Cela signifie que les banques surveillent les taux d’intérêt des autres banques et se suivent de près plutôt que de se faire concurrence”, relève l’organisme de surveillance. “Sans accord mutuel, cela n’est pas interdit. Mais l’effet est similaire à celui d’un cartel et conduit donc à un préjudice pour le consommateur en rendant les taux d’intérêt plus bas que sur un marché concurrentiel.”
Selon l’ACM, le manque de concurrence est dû au fait que seul un petit groupe de consommateurs change de banque. “En outre, les consommateurs rencontrent des obstacles au changement de banque, tels que la complexité de la (comparaison des) produits d’épargne et l’obligation pour les banques de lier les comptes courants et les comptes d’épargne”, peut-on lire dans le rapport.
L’Autorité n’ayant pas le pouvoir d’intervenir sur le marché, elle formule un certain nombre de recommandations au législateur pour stimuler la concurrence. Il devrait rendre les informations fournies par les banques plus transparentes, interdire la vente liée de produits de paiement et d’épargne et créer un service de changement de fournisseur obligatoire.
Et en Belgique ?
En Belgique, les comptes de base de trois des quatre grandes banques rapportent actuellement moins d’intérêts qu’aux Pays-Bas. Dans un rapport publié en novembre, l’Autorité belge de la concurrence (ABC) avait également dénoncé un manque de concurrence. Elle parlait d’un “oligopole” qui “facilite la coordination entre les principaux acteurs” et limite la concurrence entre eux. Le gendarme de la concurrence demandait notamment la suppression de la distinction entre le taux d’intérêt de base et les primes de fidélité et la portabilité des numéros de compte en cas de changement de banque.
Il y a également eu des appels, politiques, à intervenir sur le marché pour pousser les banques à augmenter les taux d’intérêt.
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