L’union des marchés de capitaux : le sujet hot du moment pour les banquiers européens

Christine Lagarde © Belga
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Accélérer la création d’un marché unique des capitaux fait figure de dossier pressant aux yeux des banquiers du Vieux Continent à l’issue des élections de ce 9 juin.

A tout le temps parler de l’évolution des taux d’intérêt, on en viendrait presqu’à oublier qu’un autre sujet alimente tout autant les conversations dans les cénacles financiers européens. Ce sujet hot du moment pour les banquiers du Vieux Continent, c’est l’union des marchés de capitaux (Capital Markets Union, ndlr). Une intégration du marché des capitaux dont l’ancien Premier ministre italien Enrico Letta a d’ailleurs plus que souligné l’importance dans son rapport remis récemment sur l’avenir du marché unique.

Dernier plaidoyer en date, celui de Christine Lagarde. Dans un entretien accordé à nos confrères du quotidien français de référence Les Echos, la présidente de la BCE se dit elle aussi convaincue de la nécessité d’une union des marchés de capitaux. Selon elle, il est même impératif d’agir rapidement et selon une approche descendante et globale. “Il est entendu que nous devons pouvoir lever davantage de capitaux en Europe, de façon plus harmonisée”, insiste Christine Lagarde avant d’ajouter : “L’ensemble des Etats membres souhaitent en outre qu’une bonne part de l’épargne européenne reste en Europe. Notre besoin de procéder à des investissements massifs en Europe fait aussi l’objet d’un consensus. A cet égard, pouvoir compter sur une supervision unique est une condition et le corpus réglementaire unique en est une autre, au même titre qu’une infrastructure post-marché unifiée. Tous ces éléments sont nécessaires, et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour apporter notre aide.” 

Réviser la titrisation

Interrogé par Trends-Tendances parmi une vingtaine de CEO pour prendre le pouls des entreprises quelques jours avant les élections de ce 9 juin, Michael Anseeuw, le patron de BNP Paribas Fortis et président de Febelfin (la fédération du secteur financier en Belgique) ne disait pas autre chose, estimant lui aussi qu’il s’agissait-là d’un dossier très important pour la position concurrentielle des banques belges et plus largement européennes. “La création du marché unique des capitaux est indispensable afin de donner de l’air au secteur financier européen via un assouplissement du cadre relatif à la titrisation des crédits. Cela doit permettre de mobiliser l’épargne européenne plutôt que de la voir s’exporter aux Etats-Unis. Il est important pour l’Europe de pouvoir dégager des capacités de financement supplémentaires si elle veut assurer son avenir”, nous déclarait à ce propos le premier banquier de Belgique.

Selon certaines estimations, la transformation énergétique en Europe représente en effet un besoin de financement gigantesque de 35.000 milliards d’euros d’ici 2050. La grande chance est que certains pays européens disposent de pas mal d’épargne. Mais cette épargne est happée par les Etats-Unis qui sont plus attractifs que l’Europe. D’où l’urgence de canaliser cette épargne européenne vers des projets d’investissement européens.

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