Les nouvelles règles de Bâle lll inquiètent plusieurs banques belges
Les règles plus strictes amenées par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire auront un impact sur le secteur financier et économique, indique vendredi la Fédération belge du secteur financier, Febelfin. Celle-ci craint que l’implémentation stricte des nouvelles règles ne fasse augmenter le coût du crédit des consommateurs.
Les nouvelles règles du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, également appelées normes finales de Bâle III, seront applicables en 2023. Ces réformes, initiées à la suite de la crise économique de 2008, visent à augmenter la résistance des banques face aux potentielles crises futures. La première phase de la réforme s’est concentrée sur le renforcement des coussins de capitaux et de liquidités, alors que les derniers éléments du paquet de réformes portent essentiellement sur la gestion des risques des banques. La Commission européenne publiera, à l’automne 2021, une proposition de loi dans l’optique de mettre en oeuvre les règles définitives de Bâle lll.
Febelfin s’inquiète dès lors de l’augmentation du coût du crédit qui pourrait entrainer la réduction de la demande de crédit et d’investissement. En effet, des exigences plus strictes en matière de fonds propres se traduisent par des coûts plus élevés, car ceux-ci sont une source de financement plus coûteuse que la dette. C’est pourquoi il est essentiel, selon la fédération, de limiter ces exigences afin de ne pas pénaliser le financement du secteur public et des entreprises non cotées en bourse.
Pour Febelfin, il est important de trouver un équilibre entre exigences de capitaux et financement de l’économie. En effet, une étude commandée par la Fédération bancaire européenne montre que la norme finale de Bâle III devrait rehausser l’exigence de fonds propres des banques européennes de 170 à 230 milliards supplémentaires.
La fédération précise que les banques belges ont fait des efforts ces dernières années pour augmenter leur résilience et constituer un coussin de fonds propres conséquent tout en mettant en place des modèles internes de calcul des risques. Elle insiste de surcroit sur l’importance pour les banques de garder une capacité de financement optimale afin d’aider les PME à la suite des difficultés que ces dernières ont rencontrées durant la pandémie de coronavirus.