Les Bourses asiatiques orientées à la baisse après le non grec, l’euro résiste
Les marchés étaient en baisse lundi en Asie, l’euro limitant provisoirement ses pertes, sous l’effet du non grec au référendum sur les exigences des créanciers d’Athènes qui fait craindre une sortie du pays de la zone euro.
Vers 04h15 GMT, Tokyo cédait 2,18%, Hong Kong abandonnait 3,18% à la pause méridienne après avoir ouvert en hausse de 0,7%, Sydney se repliait de 1,18%, Séoul de 1,83% et Wellington abandonnait 0,98%.
A la même heure, l’euro valait 1,1038 dollar et 135,20 yens, remontant par rapport à son cours dans les échanges électroniques dimanche lorsqu’il était tombé à 1,0963 dollar et 134,91 yens, mais se repliant lentement au cours de la journée.
Les Bourses européennes avaient opté pour la prudence vendredi, terminant en baisse, avant le référendum auquel les Grecs ont dit clairement “non” par 61,31%, un rejet massif qui plonge la Grèce mais aussi la zone euro dans une zone grise.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont émis une première réaction prudente, se disant “tous deux d’accord sur le fait que le vote des citoyens grecs doit être respecté”.
Mais le ministre allemand de l’Economie Sigmar Gabriel a réagi de manière virulente, affirmant que de nouvelles négociations avec Athènes paraissaient désormais “difficilement imaginables”.
Le ministre slovaque des Finances, Peter Kazimir, a, lui, agité l’épouvantail d’un “Grexit” – une sortie de la Grèce de la zone euro -, désormais “un scénario réaliste” selon lui, dont l’analyste Shinya Harui de Nomura Securities évalue la probabilité à “70-80%”.
“Il y a toute une volée de conséquences possibles avec une période prolongée d’incertitude négative pour l’inclination au risque”, avertis
Les courtiers devraient rester à l’écart des marchés les plus exposés en particulier en Europe et attendre de connaître la réaction des pays membres de l’eurozone dont les ministres des Finances doivent se réunir mardi avant le sommet des chefs d’Etat ou de gouvernement des 19 prévu à 18h00 (16h00 GMT) à Bruxelles.
Toshihiko Matsuno, analyste de la maison de courtage SMBC Friend Securities, observait uniquement des mouvements à court terme lundi matin à Tokyo, la plupart des opérateurs souhaitant “voir comment vont réagir les marchés obligataires en Europe”.
Les investisseurs attendaient par ailleurs fébrilement l’ouverture des marchés chinois après la débâcle des dernières semaines, sans rapport avec la situation grecque.
La Bourse de Shanghai, qui s’est effondrée de pratiquement 30% ces trois dernières semaines, a ouvert en hausse de presque 8% avant de revenir à des gains plus modérés (2,15% à mi-séance).
La Bourse de Shenzhen, pour sa part, inversait déjà la tendance, chutant de 2,59% alors qu’elle avait ouvert sur un bond de 6,55%.
La dégringolade est due à l’éclatement d’une bulle locale aux fondements fragiles et dopée à l’endettement. Avant de s’affaisser, la place shanghaïenne s’était envolée de 150% en douze mois et elle paie désormais le prix de ses excès.
Deux mesures annoncées en fin de semaine dernière étaient de nature à rassurer les opérateurs: d’une part la Commission chinoise de régulation des marchés financiers (CSRC) a assuré vendredi qu’elle allait espacer le rythme des cotations à venir et en plafonner les montants. D’autre part les 21 principales sociétés de courtage chinoises ont annoncé qu’elles allaient investir plus de 19 milliards de dollars dans l’achat de titres vedettes des grosses capitalisations.
Le Nikkei finit en baisse de 2,08% après le non grec
La Bourse de Tokyo a fini en forte baisse lundi, après la nette victoire du non dimanche au référendum en Grèce, résultat qui ouvre une période d’incertitudes pour la zone euro.
A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a abandonné 2,08% (-427,67 points) à 20.112,12 points, après être tombé de près de 2,6% en séance.
L’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part perdu 1,92% (-31,73 points) à 1.620,36 points.
La séance a été très active avec 2,41 milliards de titres échangés sur le premier marché.
Au moment de la fermeture (08H00 HB), le dollar oscillait autour de 122,44 yens, plus bas que vendredi à la clôture, les investisseurs privilégiant la devise nippone qui est considérée comme une valeur refuge.
De même l’euro s’inscrivait-il en recul, à 135,55 yens, malgré un bref rebond dans la foulée de l’annonce de la démission surprise du ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis.
Ce regain de la devise nippone, défavorable aux affaires des groupes exportateurs, pesait sur la Bourse tokyoïte, une des premières places mondiales à réagir au rejet massif par les Grecs des propositions des créanciers du pays.