Les banques vont devoir rendre le paiement instantané accessible à tous… et moins cher

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Les versements instantanés vont devenir la norme en zone euro. Les banques ne seront plus autorisées à facturer des frais supplémentaires par rapport à un virement standard.

Du neuf pour votre portefeuille. Le 7 novembre dernier, le Conseil (les gouvernements) et le Parlement européen ont conclu un accord politique sur une nouvelle réglementation visant à généraliser en zone euro les paiements instantanés (effectués en quelques secondes, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7).

Gratuit en Belgique

Bien que de nombreuses banques en Belgique proposent déjà des virements instantanés, cette législation obligera les retardataires à suivre le mouvement, non seulement chez nous mais aussi partout en Europe.

De plus, les banques ne seront plus autorisées à facturer des frais supplémentaires pour l’exécution d’un paiement instantané (par rapport à un virement standard), rendant cette méthode de paiement librement accessible à tous, y compris pour les paiements transfrontaliers. 

Kjeld Herreman, head of strategy advisory chez Red Compass Labs.

Dans la mesure où le virement SEPA est gratuit en Belgique, le virement instantané va donc lui aussi devenir gratuit pour tous les particuliers du pays. Le service est déjà totalement gratuit auprès de certaines banques comme KBC (CBC en Wallonie) ou ING. Il le sera bientôt chez BNP Paribas Fortis. Par ailleurs, les tarifs diminueront fortement pour les entreprises.

Alternative paneuropéenne

L’un des principaux moteurs de cette législation est que les paiements de détail européens sont actuellement largement contrôlés par des géants étrangers des paiements (Visa, Mastercard, Paypal…). Les paiements instantanés, surtout lorsqu’ils sont combinés à des services supplémentaires tels que ceux fournis par l’open banking et la directive PSD2, l’European Payments Initiative, qui a récemment finalisé l’acquisition d’Ideal et Payconiq, permettent une alternative paneuropéenne viable à ces schémas de carte étrangers. 

“Il s’agit d’un sujet important à l’ordre du jour pour les législateurs européens qui cherchent à protéger notre infrastructure de paiement, qui est à la base de notre économie, contre d’éventuelles perturbations étrangères”, expose Kjeld Herreman, head of strategy advisory chez Red Compass Labs, cabinet de conseil spécialisé dans les paiements.

Concurrence accrue

Outre le fait de faire des paiements instantanés la “nouvelle norme”, cette législation introduit deux autres changements importants. Le premier est que le “IBAN Namecheck”, actuellement en développement avec le soutien de Febelfin (permettant de contrôler si le nom du titulaire d’un compte bancaire correspond à l’IBAN qui y est attaché, afin de réduire le risque de fraude et d’erreur) deviendra une exigence légale pour toutes les banques européennes à fournir à leurs clients. 

“Le deuxième changement important est que les plus grands fournisseurs de services de paiement non-bancaires (tels que Worldline, Wise, etc.) pourront détenir directement des comptes auprès des banques centrales et régler des transactions sans l’intervention d’institutions de crédit commerciales permettra à ces champions européens du paiement de réduire leurs coûts de traitement, équilibrant davantage le champ de paiement entre les banques et les fournisseurs de services de paiement non-bancaires”, précise Kjeld Herreman.

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