Le Royaume-Uni face à un important “choc économique”
Le ministre britannique des Finances Rishi Sunak a estimé dimanche que le Royaume-Uni, soumis à “une énorme pression” en raison du Covid-19, faisait face à un important “choc économique”, excluant cependant un recours à des mesures d’austérité.
Rishi Sunak doit présenter la semaine prochaine un vaste plan de dépenses pour redresser les finances nationales après la crise du Covid-19, mais les prévisions économiques, publiées mercredi en parallèle, montreront “l’énorme pression et le stress que subit notre économie”, a-t-il déclaré dimanche sur Sky News. “Les gens verront l’ampleur du choc économique mis à nu”, a ajouté le ministre dans un entretien au Sunday Times, rappelant que près de 750.000 personnes avaient perdu leur emploi depuis le début de la pandémie.
“La meilleure chose à faire est de soutenir l’économie, mais on ne peut pas continuer indéfiniment à emprunter à ce niveau”, a-t-il prévenu. Le Royaume-Uni constitue le pays le plus endeuillé d’Europe par le pandémie, avec plus de 54.600 morts. Début novembre, le Premier ministre britannique Boris Johnson a instauré pour quatre semaines un confinement dans la province d’Angleterre, obligeant entre autres les bars, restaurants et pubs à fermer jusqu’au 2 décembre. Après cette annonce, le ministre des Finances avait dévoilé de nouvelles aides massives pour soutenir l’économie britannique, étendant notamment jusqu’en mars le coûteux système de chômage partiel. Malgré sa mise en garde, Rishi Sunak a pour le moment rejeté le recours à des mesures d’austérité, estimant sur la BBC qu’emprunter “une somme énorme cette année” était “la bonne chose à faire maintenant pour la santé de notre économie et de nos finances publiques sur le long terme”.
Il doit présenter la semaine prochaine un vaste plan de dépenses, qui comprendra un investissement de 100 milliards de livres dans les infrastructures. Samedi, son ministère a annoncé dans un communiqué débloquer aussi un financement supplémentaire de 3 milliards de livres (3,36 milliards d’euros) sur un an pour aider le service public de santé britannique (NHS) à “lutter contre l’impact du coronavirus”. “Cet important financement supplémentaire aidera les gens à recevoir les soins médicaux dont ils ont besoin dès que possible”, s’est félicité le ministre des Finances. Un tiers de la somme servira en effet à résorber les retards dans les examens et opérations non liées au virus, et des centaines de millions de livres seront consacrés à la santé mentale. Selon le ministère, le nombre de personnes attendant un traitement depuis plus d’un an est passé de 1.500 en février à 140.000 en septembre. L’aide à l’économie est coûteuse: le déficit public pourrait s’approcher des 400 milliards de livres lors de l’exercice budgétaire 2020-2021 (achevé en mars), tandis que la dette publique a dépassé pour la première fois les 2.000 milliards.