Le nouveau compte à terme d’ING ou le grand retour du marketing bancaire

ING © Belga
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Avec le bon d’État qui arrive à échéance, la communication commerciale des banques a retrouvé des couleurs. Vendre un taux est redevenu porteur. Tout profit pour le client… infidèle !

Taux alléchants, prime de rendement, bonus en cash…  Pour s’assurer que les milliards libérés ne repartent pas dans la nouvelle offre de l’État et récupérer une partie du butin, les banques rivalisent d’offres promotionnelles et autres astuces marketing à l’approche du 4 septembre. Date à laquelle, faut-il le rappeler, le Trésor remboursera les quelque 600.000 Belges qui ont placé une partie de leur épargne dans le bon d’État émis l’an dernier.

Rarement, elles n’ont d’ailleurs été aussi actives qu’en cette fin d’été 2024 pour séduire les clients. Même les grandes institutions sont de la partie. Dernier exemple en date : ING. La quatrième banque de la place a lancé un nouveau compte à terme spécial “bon d’Etat” dont elle vient de dévoiler le taux. Un taux canon qui se monte à… 3,80 % ! Voire même 4 % tout rond pour les clients qui ont eu la possibilité de se préinscrire jusqu’au 20 août dernier. Lors de la présentation semestrielle des résultats de la banque début août, le CEO Peter Adams avait en effet promis d’arriver avec l’offre “la plus attrayante” du marché.

Un paysage bancaire moins triste

C’est clair, le marketing bancaire est de retour. Fini le paysage bancaire belge aussi triste qu’un paysage de campagne anglaise, avec des taux qui sont partout les mêmes, une communication idiote et des offres qui ne sont absolument pas différenciées. Des bons de caisse aux comptes à terme, vendre un taux est redevenu porteur. L’afficher en grand dans sa vitrine encore plus.

Tout le mérite de ce changement de ton dans la communication commerciale des banques en revient à Vincent Van Peteghem, le ministre des Finances sortant. Lui qui a lancé l’an dernier son fameux bon d’Etat à courte échéance pour réveiller la concurrence sur un marché de l’épargne endormi, le pari est (pour le moment) gagné. Car le grand gagnant de ce retour en force du marketing bancaire, c’est le client. Et surtout, celui qui s’est montré infidèle à sa banque, déçu par sa proactivité, son accessibilité, etc. Après s’être laissé tenter par le bon d’État de Vincent Van Peteghem et son rendement exceptionnel de 2,81 %, voilà que sa banque veut le voir revenir dans son giron. Du coup, elle lui propose des taux qui défient toute concurrence et un service “cinq étoiles”. Effectivement, l’infidélité est payante. Doublement même.

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