La valse des taux ne se limite pas qu’à la BCE et à la FED
Partout dans le monde, la hausse du coût du crédit s’accentue fortement, rendant au passage les prêts aux ménages et aux entreprises belges plus chers.
Mauvaise nouvelle pour les ménages et les entreprises qui veulent emprunter de l’argent auprès de leur banque. Le taux de l’OLO de l’Etat belge sur 10 ans a franchi ces derniers jours la barre des 2,5% alors qu’il n’était encore que de 0,2% en début d’année. “Il faut remonter à septembre 2013 pour retrouver un niveau équivalent“, situe Bernard Keppenne, économiste en chef à la CBC, estimant que “le mouvement à la hausse sur les taux des prêts immobiliers, qui ont déjà pas mal augmenté, va encore s’accentuer”, alors que “les crédits d’investissement pour les entreprises deviennent aussi plus chers”.
Rythme inédit
Cette hausse du coût du crédit en Belgique est bien évidemment la conséquence de la valse des taux actuelle à laquelle “notre pays n’échappe pas“, ajoute Bernard Keppenne. Une valse qui s’intensifie un peu partout aux quatre coins de la planète.
Riksbank suédoise, Réserve fédérale américaine (la Fed), Banque d’Angleterre, Banque de Norvège, Banque centrale du Vietnam, Banque centrale d’Indonésie, Banque centrale d’Afrique du Sud, etc.: pour combattre l’inflation, les institutions du monde entier continuent de resserrer leur politique monétaire à un rythme, déjà inédit, qui ne faiblit pas.
Comme l’indiquent nos confrères du journal Les Echos en France, l’économie mondiale a subi 150 hausses de taux depuis le début de l’année. Bref, “on assiste clairement à la fin de ce mouvement historique et probablement anormal de taux négatifs”, résume Bernard Keppenne. Même la Banque nationale suisse s’est en effet décidée, la semaine dernière, à mettre fin à sept années de taux négatifs en relevant son taux directeur de 75 points de base pour l’amener à 0,50%. Et ce alors que la Fed optait pour la troisième fois d’affilée à un relèvement de 0,75%, amenant ainsi les Etats-Unis à avoir désormais des taux directeurs supérieurs à 3%.
Etat et épargnant
Dans ce contexte, des taux d’intérêt plus élevés ne sont pas seulement une mauvaise nouvelle pour les ménages et les entreprises qui ont des projets à financer. C’est aussi une mauvaise affaire pour les caisses de l’Etat, “qui voit son coût de financement augmenter au moment où le déficit se creuse”, souligne Bernard Keppenne. Quant aux épargnants, ils ne risquent guère de profiter du mouvement de hausse et de voir soudainement leur épargne rapporter plus. La remontée du taux de l’OLO à 10 ans, faut-il le rappeler, n’ayant pas d’impact direct sur la rémunération des dépôts à court terme des épargnants.
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