Le concept d'”hélicoptère monétaire” ou “monnaie hélicoptère”, qui verrait la Banque centrale européenne (BCE) verser directement des liquidités aux citoyens européens, pourrait avoir un impact réel sur l’économie, selon le dernier baromètre des investisseurs publié mardi par ING.
Face au ralentissement économique actuel, les économistes s’interrogent sur les moyens encore disponibles pour redynamiser la conjoncture en cas de besoin, rappelle ING. Les dettes publiques, élevées, limitent les incitants budgétaires.
Les taux d’intérêt, en Europe, sont déjà à des niveaux plancher. Une autre solution, parfois évoquée, est la monnaie hélicoptère ou hélicoptère monétaire. Ce principe désigne la distribution de liquidités aux citoyens par les banques centrales, pour les inciter à consommer, et ainsi relancer les prix et l’économie. Aussi saugrenue soit-elle, l’idée a déjà été qualifiée de “très intéressante” par le président de la BCE, Mario Draghi. Si la BCE devait verser 20.000 euros sur le compte de chaque ménage, les investisseurs interrogés par ING en dépenseraient entre 24 et 31%.
“Étant donné que la consommation des investisseurs est inférieure à celle du Belge moyen, ce pourcentage de dépenses supplémentaires pris au niveau de la population globale pourrait être encore un peu plus élevé”, souligne ING. 15% des personnes interrogées mettraient les 20.000 euros intégralement de côté, 49% en consacreraient moins de 30% à des achats non courants et seulement 16% des personnes interrogées en dépenseraient plus de la moitié.
Investir ou épargner
“La monnaie hélicoptère non dépensée serait, en première instance, utilisée par l’investisseur belge pour investir (pour 53% des personnes interrogées) ou placée sur un compte épargne (42%). Environ 20% en ferait don à leurs enfants ou à leur famille et 15% l’utiliserait pour le remboursement de dettes”, précise encore ING.
La politique monétaire de la BCE, dont le taux directeur principal est à 0% depuis 2016, est plutôt vue favorablement par les investisseurs belges sondés par ING. Pour 41% d’entre eux, la politique de faible taux a profité, jusqu’à présent, à l’économie; 19% la considérant économiquement nuisible. Enfin, 33% estiment également que les taux bas ont profité à la Bourse alors que 25% expriment de sérieux doutes.