La livre met le turbo après la volte-face du gouvernement britannique
La livre s’envolait lundi face au dollar et à l’euro après l’annulation par le nouveau ministre britannique des Finances Jeremy Hunt d’une grande partie des mesures budgétaires annoncées fin septembre par son prédécesseur.
Signe que les investisseurs voient d’un bon oeil les promesses de hausses d’impôts et de baisses des dépenses, la livre gagnait 2,16% à 1,1414 dollar et 1,30% à 85,90 pence pour un euro, vers 14H45 GMT (16H45, heure de Bruxelles). Le marché des bons britanniques était aussi scruté, alors que la Banque d’Angleterre (BoE) a arrêté comme prévu vendredi ses rachats d’obligations à long terme. Le rendement des obligations à 30 ans baissait à 4,34% et celui des titres à 10 ans reculait à 3,96%, ce qui montre une demande soutenue malgré l’absence de la BoE sur le marché.
M. Hunt, nommé vendredi, a annoncé lundi annuler “presque toutes” les baisses d’impôts dévoilées le mois dernier. Nommé vendredi dans l’urgence après que le “plan de croissance” de son prédécesseur Kwasi Kwarteng a plongé les marchés britanniques dans la tourmente, il a notamment annoncé lundi que le plafond des factures énergétiques pour tous les ménages sera finalement en vigueur jusqu’à avril seulement et non plus pour deux ans. Le ministre “montre clairement que, sous sa houlette, le gouvernement ne devrait pas être aussi exposé à la volatilité du marché de l’énergie”, commente Jane Foley, analyste chez
livre remonte, les taux obligataires descendent, tout ce qu’il reste est une récession avec des taux de banque centrale plus élevés”, ironise pour sa part Kit Juckes, analyste à Société Générale. Le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, a salué samedi une “convergence de vues immédiate” avec M. Hunt, mais a affirmé que les “pressions inflationnistes nécessiteront une réponse plus forte que nous le pensions sans doute” de la part de la banque centrale britannique. Les analystes s’attendent désormais à ce que la BoE relève son taux directeur de 0,75 point de pourcentage en novembre et en décembre, selon un consensus Bloomberg, contre des hausses de 0,25 puis de 0,50 point depuis le début de l’année. Après plusieurs semaines de mouvements brusques, la livre évolue au-dessus de son niveau d’avant les annonces de M. Kwarteng, quand elle s’échangeait pour 1,1261 dollar. Les taux des obligations, s’ils se sont éloignés de leurs sommets, restent eux bien plus élevés qu’avant les annonces, quand ils évoluaient à 3,77% pour les bons à 10 ans et à 3,49% pour ceux à 30 ans.