Lire la chronique d' Amid Faljaoui
La descente aux enfers de l’action Tesla
C’est la crise, mais avec un paradoxe : le taux de chômage est généralement en Baisse. Même à Bruxelles, une ville qui nous a habitués à un taux de chômage trop élevé.
Avec la crise, on aurait pu aussi imaginer que le segment du luxe souffre. Eh bien non, il se porte à merveille. La preuve Bernard Arnault, l’heureux fondateur et propriétaire de LVMH, le premier groupe de luxe mondial a détrôné Elon Musk pour le titre d’homme le plus riche du monde. Pour être juste, c’est surtout parce que l’action Tesla a dégringolé de 75% depuis son plus haut sommet. On peut carrément parler d’un gigantesque krach boursier pour Tesla. Comme c’est la source principale de la fortune d’Elon Musk, forcément, il a été mécaniquement rétrogradé sur le podium des hommes les plus fortunés. Comme Mark Zuckerberg, le propriétaire de Meta, ou encore Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon. Alors que tout le monde pense que l’e-commerce cartonne, Amazon n’a pas tout à fait le même avis, sinon comment expliquer que le géant mondial du e-commerce licencie 18.000 personnes de par le monde. Meta, l’ex-Facebook fait de même avec 10.000 personnes. En Belgique, l’équipe a été complètement décapitée, il ne reste plus personne.
Les valeurs technologiques ne grimpent pas jusqu’au ciel
C’est l’enseignement principal de l’année 2022 : les valeurs technologiques ne grimpent pas jusqu’au ciel. Les boursicoteurs l’ont cru pendant de longues années, et ils avaient raison. Ces actions n’ont fait que grimper pendant des années, qu’il vante ou qu’il pleuve, la seule direction de ces actions technologiques, c’était la hausse. Jusqu’en 2022, là, c’est arrêt terminus, tout le monde descend. L’indice Nasdaq qui regroupe ces valeurs a perdu 22% en 2022, c’est la plus forte baisse de tous les indices américains.
Mais revenons à Tesla. Voilà une marque qui a aussi fait rêver tous les investisseurs. A un moment, sa valorisation équivalait à celle des 10 plus grandes marques automobiles mondiales réunies. Aujourd’hui, on en est loin. L’action Tesla lorsqu’elle était en pleine forme valait 360 dollars et aujourd’hui elle flirte avec les 108. Ses concurrents, des boites moins connues comme Rivian ou Lucid, des boites qui fabriquent aussi des automobiles électriques ont vu leurs cours chuter de 83 %. Mais, comme toujours, en Bourse, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Bill Gates, pour ne citer que lui, fait partie de ceux qui ont parié sur la chute du titre Tesla, et il a gagné 17 milliards de dollars en 2022. Quant aux autres, les vendeurs à découvert, autrement dit des spéculateurs à la baisse, ils se sont régalés et ont fait fortune en 2022. Malgré cette déconfiture, l’action Tesla reste la deuxième valeur la plus populaire parmi les petits porteurs américains. Sans doute parce qu’ils sont victimes du biais de confirmation. Un biais cognitif bien connu des psychologues qui fait que quand vous avez acheté quelque chose, vous vous y accrochez, quoiqu’il arrive, car vous n’avez pas envie de reconnaître que vous vous êtes trompé. Poutine doit souffrir du même syndrome.
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