La bonne idée de l’Arizona pour votre épargne

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Le gouvernement en formation envisage d’instaurer une exonération fiscale globale dont pourraient bénéficier d’autres produits d’épargne et plus uniquement le livret. De quoi amener de la transparence sur le marché et faciliter la comparaison entre les offres. Tout bénéfice pour les épargnants. On applaudit !

L’avantage fiscal réservé au compte d’épargne classique va-t-il disparaître ? C’est du moins ce que propose le futur gouvernement Arizona dans sa note de formation qui souhaite instaurer de nouvelles règles pour la taxation des revenus de l’épargne.

Donnant-donnant

Plus concrètement, l’idée mise sur la table dans la “super-note” du formateur serait d’élargir l’exonération fiscale dont bénéficie aujourd’hui le livret d’épargne (exonération sur les premiers 1.020 euros d’intérêts, puis précompte mobilier de 15 % au lieu de 30 %) à d’autres produits de placements comme les bons de caisse, les comptes à terme et les obligations.

Bonne nouvelle pour les épargnants actifs. Quel que soit le placement, tous les intérêts seraient ainsi globalisés pour être alors mis dans une “corbeille” avant ensuite d’être soumis au même précompte mobilier de 30 %, et ce, à hauteur de la même première tranche d’intérêts exonérée d’impôt. En revanche, le précompte réduit de 15 % sur les intérêts issus des dépôts d’épargne réglementés serait supprimé. Ils seraient de ce fait taxés au taux habituel du précompte mobilier, fixé comme on le sait à 30 %.

Du bon sens

L’idée d’harmoniser la fiscalité de l’épargne n’est pas neuve. Que ce soit dans les milieux politiques ou financiers, elle est même dans l’air depuis assez longtemps. Des experts du monde de la finance comme l’économiste Etienne de Callataÿ ou l’ancien banquier Yves Delacollette (ancien CEO de Deutsche Bank en Belgique) plaident aussi depuis des années pour une suppression de l’exonération fiscale du carnet d’épargne.

Appliquer un précompte mobilier identique sur toutes formes d’épargne et de placement en laissant l’épargnant choisir les produits sur lesquels il bénéficie d’une exonération est, à leurs yeux, une solution de bon sens. De fait, il vaut mieux pouvoir épargner et investir en fonction de son profil, plutôt que d’être guidé par un avantage fiscal et donc de placer son argent dans un produit qui ne convient pas nécessairement à ses besoins en termes de rendement, de risque ou encore d’horizon de placement. Si le bon d’État Van Peteghem a connu un tel succès l’an dernier, c’est bien parce qu’il a pu profiter du précompte mobilier réduit de moitié (à 15 %).

Si elle venait à voir le jour, la mesure aurait par ailleurs le mérite de mettre un terme à nos ennuis avec Bruxelles.  Depuis de nombreuses années, là aussi, la Belgique est dans le collimateur européen pour cause de discrimination dont sont victimes les banques étrangères eu égard à l’avantage fiscal dont est assorti notre bon vieux livret.

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