Contrairement à la tendance mondiale, la Belgique a perdu plus de 3.400 millionnaires en un an, selon le dernier World Wealth Report de Capgemini. Le pays compte désormais 134.600 personnes disposant d’un patrimoine d’au moins un million de dollars.
Pour la deuxième année consécutive, la Belgique enregistre un recul du nombre de personnes fortunées, accompagné d’une diminution de la valeur globale de leur patrimoine financier. En 2024, malgré la bonne tenue des Bourses mondiales, le pays ne comptait plus que 134.600 millionnaires en dollars, contre 138.040 un an plus tôt. Soit une perte de 3.440 individus, et une baisse notable de 2,5 %.
C’est ce que révèle la dernière édition du Wolrd Wealth Report publiée ce mercredi par le cabinet de conseil Capgemini. Un rapport qui s’appuie cette année sur une enquête réalisée dans plus de 71 pays auprès de plus de 6.000 particuliers fortunés (dont 5.400 font partie de la nouvelle génération d’héritiers, la fameuse Next-gen) et plus de 1.500 professionnels de la gestion de patrimoine (banques privées, sociétés de gestion, family offices).
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Plus d’ultra-fortunés
Globalement, ces 134.000 Belges qui possèdent un patrimoine financier de minimum un million de dollars (hors résidence principale) concentrent une richesse estimée à 351,6 milliards de dollars. C’est un léger recul par rapport à l’année précédente (- 0,1 %), où ce montant atteignait 351,8 milliards.
Cette relative stabilité de la richesse globale des Belges au portefeuille bien garni s’explique en réalité par l’augmentation du nombre de personnes “ultra-fortunées”, possédant 30 millions de dollars et plus, en hausse de 6,3 % sur un an chez nous.
En Belgique, ils sont désormais 54.000 individus à faire partie de ce club des UHNWI (pour Ultra-High-Net-Worth Individual, en anglais). Avec comme point commun de faire état d’une approche “moins conservatrice dans la gestion de leur portefeuille et leur allocation d’actifs”, précise Iben Lambrechts, managing consultant chez Capgemini Financial Services.
Record mondial
Si la Belgique compte un peu moins de millionnaires, ce n’est toutefois pas une tendance qui s’observe partout dans le monde, bien au contraire. Selon Capgemini, le nombre de riches et leur fortune n’ont jamais été aussi élevés, grâce à l’augmentation des cours boursiers, mais aussi à l’engouement autour de l’intelligence artificielle (IA) et de “certaines classes d’actifs alternatives telles que le private equity et les cryptomonnaies”, note Iben Lambrechts.
D’après Capgemini, le nombre de personnes fortunées a franchi l’an dernier le cap historique des 23,4 millions d’individus. C’est 2,6 % de plus qu’en 2023 lorsque le consultant recensait dans son rapport 22,8 millions de gros patrimoines à travers le monde. La fortune des plus riches a elle aussi augmenté, avec un patrimoine total estimé de 90.500 milliards de dollars, soit une hausse de 4,2 % par rapport à l’année précédente. Ici aussi, il s’agit d’un record historique depuis que Capgemini a commencé à publier cette étude annuelle en 1997.
Les Etats-Unis mènent la danse
A noter que si le nombre de particuliers fortunés progresse, c’est surtout le cas en Amérique du Nord, alors que l’Europe recule de 2,1 %. Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne perdent respectivement 14.000, 21.000 et 41.000 millionnaires.
Au classement des pays qui abritent aujourd’hui le plus grand nombre de gros patrimoines, les États-Unis se démarquent en effet nettement, avec 562.000 millionnaires supplémentaires, soit une croissance de 7,6 % du nombre de ses particuliers fortunés, atteignant 7,9 millions de personnes à fin 2024.
En Asie-Pacifique, l’Inde et le Japon sortent du lot, affichant tous deux une croissance de 5,6 %, avec respectivement 20.000 et 210.000 nouveaux millionnaires. À l’inverse, la Chine enregistre une baisse de 1,0 % du nombre de ses particuliers fortunés, selon Capgemini.