La BCE met en garde les banques sur les risques climatiques et environnementaux
La Banque centrale européenne a appelé lundi les grandes banques à adapter “d’urgence” leur modèle d’activité face aux risques climatiques et environnementaux, après avoir constaté des retards en la matière.
Les banques “doivent d’urgence se fixer des objectifs et des échéanciers ambitieux et concrets pour atténuer leur exposition aux risques actuels et futurs sur le climat et l’environnement“, écrit Frank Elderson, membre du directoire de la BCE et vice-président de son organe de supervision bancaire, dans un blog. “A ce jour, la majorité des banques n’ont pas de plans d’actions concrets pour ajuster leur stratégie commerciale” face à ces risques, regrette le banquier central.
Cet appel intervient après que la BCE a déjà demandé à 112 grandes banques de la zone euro directement sous sa coupe de procéder à une auto-évaluation de leurs pratiques face aux défis du changement climatique. La moitié de ces établissements, cumulant 24.000 milliards d’actifs, envisage bien de se retirer de certains segments du marché où ils sont investis, par exemple dans les mines ou les énergies fossiles. Mais “seule une poignée d’entre elles envisagent activement d’orienter leurs portefeuilles sur une trajectoire compatible avec (l’accord sur le climat de) Paris“, selon M. Elderson.
Dans ce contexte la BCE salue la proposition faite en juillet par la Commission européenne d’obliger les banques à élaborer et mettre en oeuvre des plans de transition de leurs activités face au risque liés au changement climatique. Ces plans “devraient mettre en évidence à tout moment l’alignement et les divergences potentielles des banques par rapport aux objectifs politiques via lesquels l’UE met en oeuvre l’accord de Paris d’ici 2050”, selon M. Elderson.
L’institution gardienne de l’euro réalisera elle entre mars et juillet 2022 un premier “test de résistance” des grandes banques, pour évaluer leur exposition aux risques climatiques et environnementaux. Cela pourrait valoir in fine pour les établissements les plus vulnérables des exigences relevées de fonds propres.
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