La BCE accorde 73 milliards d’euros d’assouplissement réglementaire aux banques face au coronavirus

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La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi un assouplissement règlementaire revenant à libérer 73 milliards d’euros d’actifs pour les grandes banques qu’elle supervise, invoquant des “circonstances exceptionnelles” liées à la pandémie de Covid-19.

Le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé d’exclure temporairement certaines expositions envers la Banque centrale dans le calcul du ratio de levier des banques, qui mesure leur exposition aux risques, arguant que “la situation provoquée par la pandémie de coronavirus a touché toutes les économies de la zone euro d’une manière profonde et sans précédent“. Ce ratio doit afficher un score de 3% au minimum qui a été fixé en réponse à la dernière grande crise financière causée par une exposition excessive des banques aux risques.

Sur la base des données disponibles à fin mars 2020, l’assouplissement accordé par la BCE “augmenterait le ratio d’endettement global d’environ 0,3 point de pourcentage, à 5,36%”, selon le communiqué. Cela revient à libérer globalement 73 milliards d’euros d’actifs pour les banques, a indiqué un porte-parole de la BCE à l’AFP. L’exigence de ratio de levier de 3% minimum redeviendra contraignante fin juin 2021, est-il précisé.

Les établissements bancaires sont tenus de communiquer leur ratio de levier et ses composantes – fonds propres rapportés à l’exposition à certains actifs – aux autorités de contrôle nationales et, pour les plus grandes d’entre elles, à la BCE qui les supervise directement.

Les actifs qui vont être exclus du calcul du ratio de levier comprennent “les pièces et les billets de banque ainsi que les dépôts détenus à la banque centrale“, précise le communiqué de l’institution de Francfort.

Soutenir l’économie

En allégeant la règle de calcul du dit ratio, très surveillé par les investisseurs, les gardiens de l’euro montrent qu’ils continuent à soutenir l’économie par des moyens exceptionnels. En l’occurrence, en veillant à ce que les banques continuent à prêter dans de bonnes conditions de l’argent aux ménages et aux entreprises malgré les ravages causés par le coronavirus dans l’économie.

Depuis l’apparition de la pandémie en mars, la BCE a pris diverses mesures d’assouplissement des règles de supervision, en permettant notamment aux banques de puiser dans leur “coussin” de fonds propres “contra-cycliques” face à des pertes.

La première partie de l’année a aussi vu une envolée des créances douteuses dans les bilans des banques dans un contexte de crise économique, contraignant ces établissements à d’importantes provisions pour faire face à d’éventuels défauts de paiement.

La BCE avait déjà assoupli ses règles de fonds propres tout en recommandant aux grandes banques de renoncer à verser des dividendes à leurs actionnaires.

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