La banque privée italienne Intesa Sanpaolo veut aussi séduire les Belges fortunés
Avec la reprise de CBP Quilvest Belgium, le pôle banque privée du groupe bancaire italien Sanpaolo a décidé de sortir de l’ombre et de s’affirmer sur le marché belge de la gestion de fortune. L’enseigne veut jouer un rôle actif dans la vague de consolidation actuelle et s’apprête à lancer une offre digitale dès 2025.
Il n’y a pas que les banquiers privés français qui lorgnent le marché belge de la gestion de fortune. Dans la foulée des rachats de Degroof Petercam par Indosuez et de Nagelmackers par BPCE, Intesa Sanpaolo Wealth Management veut aussi grandir en Belgique.
Spécialisée dans les services aux clients fortunés, l’entité fait partie des acteurs de niche sur le segment de la gestion de patrimoine. Mais elle entend bien faire gonfler significativement sa masse d’actifs sous gestion qui s’élève aujourd’hui à un peu plus d’un milliard d’euros. “Notre ambition est de croître de 10 % par an, tant de manière organique qu’au travers d’acquisitions”, plante Xavier Rubbens, directeur de la succursale belge, installée à Boitsfort dans l’ancien siège bruxellois de Glaverbel.
Nouvelles ambitions
Pour concrétiser ces ambitions de croissance, l’enseigne a décidé de s’affirmer et de s’appuyer sur la force de frappe de son nouvel actionnaire, lequel a d’ailleurs signé dernièrement un accord avec BlackRock pour lancer une offre gestion de portefeuille entièrement automatisée via des ETF (pour pour Exchange Traded Fund, fonds négociés en Bourse), laquelle sera disponible l’année prochaine.
Les activités belges dirigées depuis le début par Xavier Rubbens ont en effet vu le jour il y a dix ans sous le nom de CBP Quilvest Belgium, avant de s’adosser au groupe Sanpaolo en 2022 pour ensuite devenir Intesa Sanpaolo Wealth Management en janvier 2023. “L’avalanche de réglementations demande des moyens financiers et humains de plus en plus élevés, tandis que la numérisation nécessite de plus en plus d’investissements. Par ailleurs, Intesa Sanpaolo souhaitait se développer en dehors de l’Italie, en se concentrant sur la banque privée et la gestion d’actifs”, précise Marc Flammang, CEO d’Intesa Sanpaolo Wealth Management pour la Belgique et le Luxembourg dont les activités combinées au portefeuille belge totalisent 11 milliards d’avoirs gérés pour le compte de la clientèle.
Troisième acteur européen
En janvier 2025, cela fera donc deux ans que cet acteur discret du private banking en Belgique et au Luxembourg fait partie du groupe bancaire italien Intesa Sanpaolo, deuxième plus grande banque de la zone euro, derrière BNP Paribas mais devant Santander.
Dans le métier de la gestion d’actifs, Intesa Sanpaolo est le troisième acteur européen, après UBS et Crédit Agricole Indosuez. Le groupe italien compte plus d’un million de clients fortunés aux quatre coins du monde qui possèdent ensemble 385 milliards d’actifs gérés. Près de 7.000 banquiers privés sont à leur service. Chez nous, l’entité compte deux bureaux (Bruxelles et Gand) et une quinzaine de collaborateurs (dont dix banquiers privés) pour environ 1.300 clients dont le portefeuille oscille entre 850.000 et 1,2 million d’euros. “Nous avons bien évidemment des clients italiens mais pas uniquement, indique Xavier Rubbens. Il s’agit aussi bien de fortunes plus anciennes qui se sont transmises au fil des générations que de nouveaux patrimoines qui se constituent suite à la vente d’entreprises, par exemple.”
A l’achat…
Plus largement, les banques italiennes ont actuellement aussi le vent en poupe. Souhaitant grandir en Europe et chez nous, Intesa Sanpaolo, comme UniCredit qui s’est lancé à l’assaut de la deuxième banque allemande Commerzbank, entend jouer un rôle actif dans la consolidation du secteur bancaire européen. “Il n’y a rien de concret pour le moment, mais il est clair qu’Intesa Sanpaolo examinera chaque dossier de reprise, y compris si des opportunités se présentent en Belgique. La banque a déjà réalisé plusieurs acquisitions et peut démontrer un taux de réussite élevé dans l’intégration des entités acquises. Mieux vaut être à l’achat que d’être une cible. Certainement, les dossiers intéressants seront analysés en Belgique”, conclut Marc Flammang.
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