Nagelmackers, la plus ancienne banque de Belgique, passe sous pavillon français 

© Belgaimage
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Nagelmackers, la plus ancienne banque de Belgique spécialisée dans les services aux clients fortunés, est rachetée par le géant bancaire français BPCE, dans un marché belge de la banque privée en pleine consolidation.

Rebelote. Après l’acquisition d’une partie du capital de la société bruxelloise spécialisée dans le conseil en fusions et acquisitions Tandem Capital Advisors, le géant bancaire BPCE s’empare de la banque Nagelmackers. En l’espace de quelques semaines, c’est la deuxième opération stratégique sur le marché belge pour groupe français qui indique dans un communiqué avoir conclu “la signature d’un protocole d’accord” avec le groupe d’assurance Dajia “en vue d’acquérir 100% du capital de Nagelmackers”, la plus ancienne banque de Belgique, fondée en 1747.

A vendre depuis longtemps

“Le projet d’acquisition de la banque Nagelmackers représente une opportunité rare pour la Caisse d’Epargne Hauts-de-France de continuer à accroître sa présence au Benelux, en élargissant le périmètre de ses activités en Belgique, et en poursuivant le développement de synergies transfrontalières”, précise la filiale rattachée à la galaxie BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne : 100.000 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 22 milliards d’euros), sans toutefois communiquer de montant.

Spécialisée dans les services de banque privée et de gestion de patrimoine, Nagelmackers compte pour sa part 110.000 clients pour un total d’actifs gérés évalué à 3,9 milliards d’euros. S’appuyant sur un réseau d’une cinquantaine d’agences et un staff de 400 collaborateurs, l’enseigne a dégagé l’an dernier 133 millions de revenus. Son avenir en tant que banque indépendante était depuis longtemps incertain. A vrai dire, cela fait de nombreuses années que son actionnaire chinois Anbang, détenu par Daija, cherchait à se désengager et tentait de trouver un acquéreur.

Rachats en série

L’opération est une mauvaise nouvelle pour Belfius qui cherche depuis des années à se développer sur le créneau porteur du private banking et qui lorgnait également Nagelmackers, après avoir raté le rachat de Degroof Petercam. Plus largement, le deal signé entre l’actionnaire chinois de Nagelmackers et le géant français de la banque de détail témoigne aussi de la consolidation à l’œuvre sur le marché belge de la gestion privée. Un marché sur lequel les coûts réglementaires explosent alors les investissements IT sont de plus en plus lourds. Ce qui poussent les acteurs de plus petite taille à s’adosser à de plus gros joueurs, à l’image de Degroof Petercam qui a rejoint le groupe français Crédit Agricole (Indosuez), ou de la petite société de gestion anversoise Dierickx Leys rachetée la semaine passée par la banque Delen.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content