Le succès retentissant du bon d’Etat fait mal à KBC
Le bancassureur belge évalue à 212 millions la perte de revenus qu’il aura à subir dans ses comptes à cause du bon d’Etat lancé en septembre.
KBC voit ses bénéfices rabotés par le bon d’Etat. Certes, le bénéfice net du bancassureur est en forte hausse sur les neuf premiers mois de l’année : + 30 %. Entre début janvier et fin septembre, le groupe a dégagé un bénéfice qui se monte à 2,7 milliards d’euros, contre un peu plus de deux milliards sur la même période un an plus tôt. Un résultat d’ailleurs qualifié ce matin de “très solide” par le CEO Johan Thijs, à l’occasion de la présentation des comptes pour le troisième trimestre du groupe de banque et d’assurance (qui chapeaute également sa filiale en Wallonie CBC, en plus de ses entités en Europe de l’Est).
Mais en finance comme ailleurs, le diable est souvent dans les détails. Car entre début juin et fin septembre, KBC a vu son bénéfice sensiblement reculer par rapport à la même période l’an dernier. Celui-ci s’élève sur le trimestre écoulé à 877 millions d’euros, contre 966 au trimestre précédent. En cause : le bon d’Etat lancé par le ministre des Finances au début du mois de septembre.
Une fuite de 6 milliards
En effet, KBC évalue à 5,7 milliards d’euros les retraits de la clientèle au profit de l’émission publique qui, rappelons-le, a collecté un montant record de près de 22 milliards auprès des épargnants et des investisseurs. Ce faisant, les dépôts ont reculé chez KBC de 3 % par rapport au deuxième trimestre, ce qui a eu un impact non négligeable sur les revenus d’intérêt du groupe. Ces derniers ont diminué de 2 % entre début juin et fin septembre. Un recul qui est donc “surtout dû au bon d’Etat”, a souligné Johan Thijs, chiffrant l’impact de celui-ci sur les comptes du bancassureur à 73 millions d’euros en 2023 et à 139 millions pour 2024, soit 212 millions d’euros au total.
Conséquence de ce qui précède, KBC a revu ses objectifs à la baisse. Le groupe de l’avenue du Port prévoit d’atteindre environ 5,4 milliards d’euros de revenus nets d’intérêt sur 2023 au lieu des 5,6 milliards prévus précédemment. Et ce, en raison de “l’impact négatif direct du bon d’État émis en septembre”, précise-t-il, mais aussi de «l’impact négatif dû à de nouveaux transferts depuis des comptes courants et d’épargne vers les dépôts à terme”, plus rémunérateurs. Une alternative vers laquelle les clients de KBC se tournent en masse. Rien que sur le dernier trimestre, leur encours a bondi de… 14 milliards !
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici