JP Morgan, la “huitième magnifique”: bientôt la première banque à 1.000 milliards de dollars ?

Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan Chase.
Sébastien Buron
Sébastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Avec une valorisation dépassant les 800 milliards de dollars, la banque américaine pourrait bientôt rejoindre le club très fermé des sociétés cotées à 1.000 milliards. Une performance jamais atteinte par une institution financière traditionnelle.

JP Morgan va-t-elle devenir la première entreprise non technologique à franchir le seuil symbolique des 1.000 milliards de dollars de valorisation boursière ? L’analyste chevronné de Wells Fargo, Mike Mayo, en est convaincu : il l’avait écrit noir sur blanc dans une note publiée en mai dernier. 

Et les faits semblent lui donner raison : le titre a depuis gagné près de 20 %, et la valeur de la banque a triplé en cinq ans. Aujourd’hui, JP Morgan pèse plus de 800 milliards de dollars, s’imposant comme l’un des acteurs les plus puissants de la planète financière, au point d’être parfois surnommée la «huitième magnifique» de la Bourse américaine.

Retard européen

Cette ascension spectaculaire s’est récemment matérialisée avec l’inauguration d’un nouveau siège mondial à New York, un gratte-ciel ultra-moderne situé au 270 Park Avenue, d’un coût estimé à environ 3 milliards de dollars et capable d’accueillir 10.000 employés. Un symbole de puissance qui souligne aussi, en creux, le retard persistant de l’Europe face aux États-Unis dans le domaine bancaire et financier.

Il y a un an, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, rappelait en effet ce criant déséquilibre : “La plus grande banque américaine, JPMorgan, vaut plus en Bourse que les dix premières banques de l’Union européenne réunies.”

Depuis, la situation s’est quelque peu améliorée. Les grandes banques du Vieux Continent ont vu leur valorisation rebondir, tandis que l’euro s’est apprécié face au dollar. Mais même à dix – les Santander, UniCredit, et autres BNP Paribas, ING, Deutsche Bank… – elles restent loin du géant américain dirigé par Jamie Dimon, souvent présenté comme le banquier le plus puissant du monde.

Dopé par la dérégulation

Cette puissance du modèle bancaire américain, elle pourrait d’ailleurs encore s’amplifier avec la dérégulation financière promise par l’administration Trump. JP Morgan disposerait alors d’un excédent de capital proche de 100 milliards de dollars.

Que faire d’une telle manne ? Le rachat d’actions paraît peu attractif, le titre étant déjà au plus haut. Une hausse des dividendes est probable, mais limitée. Quant aux acquisitions, elles restent contraintes par les règles antitrust, sauf cas exceptionnels comme lors du sauvetage de First Republic en 2023.

Face à ces limites, JP Morgan mise sur deux leviers : la technologie, avec 18 milliards de dollars investis par an dans l’intelligence artificielle. D’autre part, l’expansion internationale : Jamie Dimon a récemment réaffirmé l’ancrage du groupe en Europe, avec notamment le futur lancement de Chase en Allemagne, une offre de banque de détail en ligne.

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