ING: les “vieux” employés payés pour rester à la maison
Suite à un accord signé avec les syndicats, les employés âgés de plus 58 ans pourront quitter anticipativement la banque tout en gardant une partie de leur salaire brut.
Rester chez soi sans travailler tout en étant payé : voilà ce que la banque ING proposera désormais à ses employés âgés de plus de 58 ans s’ils sont à moins de quatre ans du départ à la retraite et affichent au moins 10 ans d’ancienneté.
Comme le détaille le quotidien flamand De Standaard dans son édition de ce matin, ces collaborateurs dont le département ferait l’objet d’une réorganisation (fonctions automatisées, numérisées ou délocalisées) pourront soit évoluer au sein de la banque via son système de mobilité interne (70 % des emplois vacants ont été remplis par le personnel existant d’ING au cours de l’année écoulée) soit quitter la banque de manière anticipative tout en conservant un part de leur dernier salaire brut en fonction des années d’ancienneté. “Celle-ci se situera entre 50 % pour les collaborateurs affichant le moins d’ancienneté et 70 % pour ceux ayant le plus d’ancienneté”, précise-t-on du côté d’ING.
Accord contraignant
Plus largement, la recette n’est pas nouvelle. Elle avait déjà été utilisée par ING dans le cadre de son énorme restructuration lancée en 2016, laquelle prévoyait à l’époque la disparition de 3.000 jobs. La mesure fait partie, cette fois-ci, d’un nouvel accord signé avec le syndicat chrétien CNE / ACV Puls (représentant la majorité du personnel, ce qui rend l’accord contraignant pour tous les employés de la banque) qui a abouti à la conclusion de quatre nouvelles conventions collectives de travail (CCT). D’application au 1er janvier 2024 jusque fin 2025, ces nouvelles CCT “offrent aux employés une augmentation significative de leur pouvoir d’achat et leur permet de prendre leur carrière en main”, indique la banque.
Mobilité interne
Outre des solutions encadrant les départs “acceptés” (départs volontaires) et les aménagements de carrière, ING veut en effet continuer à “encourager la mobilité interne en mettant à disposition de ses employés des outils d’accompagnement et de formation appropriés pour acquérir de nouvelles compétences”. La banque veut aussi “améliorer le processus de gestion des performances et augmenter de manière significative le pouvoir d’achat des employés”. Parmi les mesures prises à cet effet, on peut citer l’augmentation de la valeur des chèques-repas dès que le gouvernement le permettra, l’augmentation de l’indemnité des déplacements vers le lieu de travail en vélo (à 0,27 euro par km, afin de stimuler la mobilité douce), un forfait télétravail simplifié (indemnité journalière de télétravail remplacée par une indemnité mensuelle fixe) ainsi qu’un chèque consommation unique.
Craintes pour l’emploi
Selon ING, l’objectif de ces nouvelles CCT est de “faire évoluer l’organisation de manière progressive face aux nouveaux besoins de nos clients”, et ce dans un contexte où la banque, dit-elle, “ne fait pas exception à l’évolution observée dans le secteur bancaire”. Doit-on s’attendre, comme le craignent certains, à de nouvelles coupes claires dans l’emploi qui interviendraient dans le cadre de son actuel plan stratégique Route24 visant à simplifier les opérations bancaires pour le client ?
Contrairement au syndicat chrétien, le syndicat libéral (ainsi que le Setca) a en effet refusé de signer ce nouvel accord. “ING souhaite procéder à une restructuration dans les années à venir, mais ne veut pas nous donner de chiffres sur le nombre de personnes qui pourraient être concernées. Signer déjà maintenant revient à accepter une sorte de chèque en blanc. En fait, vous donnez alors à la banque la possibilité de contourner la loi Renault“, selon Marie De Kegel, du syndicat libéral, interrogée par nos confrères du Standaard.
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