ING Belgique plombée par les taxes bancaires

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Sébastien Buron
Sébastien Buron Journaliste Trends-Tendances

La filiale belge du groupe bancaire néerlandais termine les six premiers mois de l’année sur un bénéfice net en fort recul, à 296 millions d’euros à peine. En cause : un environnement de taux moins favorable et des taxes bancaires qui explosent. 

Premier semestre mitigé pour ING Belgique. La filiale belge du groupe bancaire néerlandais ING, et quatrième banque du pays, a enregistré un net recul de son bénéfice au cours des six premiers mois de l’année. Le résultat net s’établit à 296 millions d’euros, contre 428 millions d’euros pour la même période en 2023, soit une baisse significative de 30 % sur un an. 

Revenus en baisse

La contre-performance s’explique avant tout par un repli significatif des revenus. Ceux-ci enregistrent une baisse globale de 7,7 % (à 1,7 milliard d’euros), principalement imputable à “l’environnement de taux qui est tout différent”, a commenté le CEO de la banque Peter Adams ce jeudi lors de la présentation de ses résultats. Aussi les revenus d’intérêt chute fortement de 14,8 % pour tomber à 1,1 milliard, contre 1,3 milliard un an plus tôt sur la même période. La progression de 8,7 % des revenus issus des commissions, bien que positive, ne suffit pas à compenser ce recul. 

Malgré un recul de ses revenus, la banque (150 agences, 5.800 employés) parvient à atténuer l’impact sur ses résultats grâce à une progression des crédits (+2,4 % à 117 milliards) et une gestion rigoureuse de ses coûts opérationnels qui restent “quasiment stables”, a souligné Peter Adams. Ces derniers n’augmentent en effet que de manière modérée (+1,3 %), une progression inférieure à celle de l’inflation, illustrant les efforts consentis en matière d’efficacité et de maîtrise des dépenses : réduction du recours aux collaborateurs externes, déploiement d’outils IA.

Taxes bancaires en hausse

La performance est d’autant plus remarquable que les charges réglementaires (taxes bancaires, contribution au fonds de garantie) s’envolent de 28 %, pour atteindre 239 millions d’euros contre 187 millions un an plus tôt. En cause : une hausse marquée de 6 milliards d’euros des dépôts, portée notamment par le succès du compte à terme promotionnel lancé à l’été dernier pour concurrencer le bon d’État.

Résultat, le bénéfice avant impôts subit une nette dégradation, en recul de près d’un tiers sur un an, s’établissant à 406 millions d’euros au premier semestre, contre 608 millions sur la même période en 2024. Un résultat brut qui se voit lui-même encore amputé de 110 millions d’euros à titre d’impôts des sociétés. Soit, au total, une contribution de la banque aux caisses de l’Etat qui s’élève à 349 millions d’euros, autrement dit plus que son profit net de 296 millions.

Cap sur le private banking

Pour ce qui est de la deuxième partie de l’année, Peter Adams se dit confiant, compte tenu de la “forte performance commerciale” enregistrée par la banque entre début janvier et fin juin. Après une période qui a vu l’enseigne mettre l’accent sur la réduction des coûts, la priorité est désormais de se concentrer principalement sur la croissance. Comme la plupart des autres grandes banques de la place, la banque a fait de ses services aux clients fortunés (private banking) une priorité. Ceux-ci constituent désormais une business line à part entière. Par ailleurs, sur un an, la banque a recruté 50 banquiers privés, ce qui porte leur nombre à 150 au total. Elle dispose désormais également d’une douzaine d’agences dédiées et prévoit d’en ouvrir d’autres, dont une prochainement à Knokke. 

“Nous avons constaté que nous détenons une part de marché de plus de 20 % auprès des entrepreneurs pour leurs finances professionnelles. Lorsqu’il s’agit de la gestion de leur patrimoine personnel, cette part de marché est nettement inférieure. Nous souhaitons donc élargir notre relation avec eux. Nous avons toujours été proches des entrepreneurs et nous voulons prolonger cette relation professionnelle afin de gérer également le patrimoine privé de ces clients”, a précisé Peter Adams.

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