Inflation: de nombreux prix sont déjà en forte baisse
Le pic de l’inflation sera dépassé dans les prochains mois, affirme-t-on. En réalité, il l’est déjà largement au niveau des cours mondiaux mais la faiblesse de l’euro en atténue la perception.
De plus en plus haut: à +11,27% à un an d’écart en Belgique, l’inflation des prix à la consommation a atteint un sommet en septembre. En amont pourtant, la décrue est largement engagée dans plusieurs domaines. Ainsi le pétrole, bien que s’étant récemment raffermi, est-il en repli de 27% sur son sommet de juin. L’huile de tournesol est revenue à son niveau de février, ayant donc effacé la flambée de 50% observée en mars.
La chute du bois et du conteneur
Le bois de construction est devenu inabordable? En ce début octobre, son prix se situe… 60% en dessous de son sommet du printemps dernier. Il est même en chute de 75% par rapport à son pic de mai 2021! Il s’agit là du cours mondial, référencié sur le marché à terme de Chicago, et non du prix affiché par les grossistes en Belgique. Sans doute qu’avec un peu de patience… Le cuivre a aussi reculé de plus d’un quart par rapport à son sommet du printemps dernier, tandis que blé et maïs sont en repli respectivement de quelque 30 et 20%. Quant à l’acier, il est en chute de moitié depuis le plus haut du printemps.
Détente spectaculaire aussi dans le domaine du transport dont les goulots d’étranglement furent un important vecteur d’inflation, souligne JP Morgan. A 4.000 dollars à fin septembre (voir graphique), le prix moyen pour un conteneur demeure largement au-delà du double de sa moyenne récente, mais il vient de plus de 10.000 dollars voici un an.
Gaz cher, euro bon marché
Il n’y a finalement guère que le gaz qui enflamme l’inflation, surtout en Europe: en raison du coût élevé de son transport par bateau, il est actuellement six à sept fois plus cher ici qu’aux Etats-Unis! Le gaz et… l’euro, dont la faiblesse (-13% face au dollar depuis le début de l’année) freine la décrue des prix. L’Insee, institut français des statistiques, a fait le calcul pour les matières agro-industrielles importées. Exprimé en devises, le sommet de mars dernier équivalait à celui de mai 2021 (et double du niveau de mai 2020! ). Il lui était, en août, inférieur de 20%. En euro cependant, cette décrue n’est que de 7%.
Comme en témoigne le deuxième graphique, l’envolée des prix à la production s’atténue depuis l’été, après deux années de hausse quasi ininterrompue, illustre BNP Paribas Fortis pour la Belgique. Même si à +34% sur un an, elle reste considérable. Du coup, les intentions de relever les prix s’atténuent à leur tour, dans la construction comme dans la distribution.
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