Loin de la phase d’expérimentation, banques et compagnies d’assurance du pays accélèrent sur le terrain de l’intelligence artificielle, prenant l’IA très au sérieux. Tel est le constat du dernier Baromètre IA, publié aujourd’hui par l’association FinTech Belgium, en collaboration avec le cabinet de conseil Sailpeak.
L’intelligence artificielle (IA) s’impose à grande vitesse dans le secteur financier belge. Banques et compagnies d’assurances ne se contentent plus d’expérimenter : elles déploient désormais concrètement des solutions IA, avec des équipes dédiées et des stratégies validées au plus haut niveau. C’est la principale conclusion du dernier “Baromètre IA 2025” réalisé par Fintech Belgium et le cabinet Sailpeak, qui s’appuie sur les données de treize grandes institutions, dont BNP Paribas Fortis, KBC, Belfius, Axa ou Ethias.
Large déploiement
Les institutions financières du pays investissent aujourd’hui énormément dans l’IA. “L’année dernière, nous étions encore dans une phase expérimentale, un peu en laboratoire : environ 30 à 35 % des entités consultées disposaient d’un centre d’expertise dédié à l’IA, et plusieurs projets de création de tels centres étaient en cours. Aujourd’hui, la majorité des institutions interrogées disposent d’un centre de compétences dédié à l’IA. Plus précisément, 85 % de ces institutions disposent désormais d’une d’un centre d’expertise centralisé avec des équipes composées de data scientists, de machine learning engineers, de business analysts, et de product owners spécialisés en IA”, précise Nico Vincent, associé fondateur de Sailpeak.
Et le secteur financier belge est plutôt bien positionné sur le sujet, selon Nico Vincent. “Plus de 60 % des institutions interrogées disent avoir une stratégie validée par leur comité de direction. Avec la montée en puissance de l’IA, l’enjeu se déplace, à juste titre, de la simple question ‘ce que l’IA peut faire’ vers celle de ‘comment l’intégrer’ dans les opérations complexes et assurer une adoption généralisée au sein de l’organisation.”
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Retour sur investissement
Cette accélération marque une rupture avec les années précédentes, durant lesquelles les institutions financières avaient adopté une approche nettement plus prudente vis-à-vis de cette technologie. Explication ? “Près de 45 % des institutions s’attendent à ce que leurs investissements en IA atteignent au minimum le seuil de rentabilité, voire génèrent un retour sur investissement en 2025. Cette dynamique est largement alimentée par le désir de gains de productivité et d’efficacité des processus, où des bénéfices tangibles sont déjà observés”, analyse Nico Vincent, citant notamment la lutte contre le blanchiment
On passe donc d’une phase de test à une utilisation généralisée, avec plus de 60 % des institutions la déployant dans le quotidien des collaborateurs. Et ce, via des assistants IA du style Yara chez BNP Paribas Fortis, Kate chez KBC ou encore Ida chez ING Belgium : 85 % des institutions mènent des campagnes de sensibilisation ou des formations à l’IA en interne, et 77 % fournissent à leurs employés des assistants IA. “L’idée est d’embarquer tout le monde en interne afin que les employés adoptent activement ces outils et les chatbots dans leur travail au quotidien”, conclut Nico Vincent.
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