Malgré le renforcement de la transparence fiscale et l’échange automatique d’informations entre pays, le nombre de Belges détenant un compte bancaire à l’étranger ne diminue pas. Bien au contraire, il continue d’augmenter sensiblement. Explications.
Alors que la transparence financière s’est renforcée ces dernières années, le nombre de Belges détenant un compte à l’étranger ne faiblit pas. Au contraire, il affiche une hausse continue.
Selon les derniers chiffres du SPF Finances, près de 420.000 ménages ont mentionné dans leur déclaration fiscale qu’ils possédaient un compte bancaire à l’étranger. Soit une forte croissance de 10 % par rapport à 2023, rapporte L’Echo. Une progression régulière, qui va à l’encontre de la baisse que l’on aurait pu anticiper avec la montée en puissance des outils de surveillance fiscale, dont l’automatisation de l’échange d’informations financières entre pays membres de l’OCDE (le club des pays riches).
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Courtiers en ligne étrangers
La principale raison qui explique cette tendance haussière réside dans l’essor continu des courtiers en ligne, en particulier ceux d’origine étrangère, ces fameux néo-brokers à l’offre de trading online 100 % digitale. Des plateformes comme Trade Republic rencontrent un succès grandissant auprès des épargnants qui souhaitent investir en Bourse (actions, ETF), notamment grâce à leurs tarifs particulièrement compétitifs, souvent bien inférieurs à ceux des acteurs traditionnels situés en Belgique.
Par ailleurs, le succès des néo-banques telles que Revolut, tout comme les plateformes étrangères de cryptomonnaies, joue aussi. Ces dernières ont également vu leur clientèle s’étoffer ces dernières années. Mais utiliser les services de ces acteurs étrangers au départ de la Belgique implique cependant l’ouverture d’un compte dont l’IBAN n’est pas belge, ce qui entraîne là aussi des obligations déclaratives auprès de l’administration fiscale.
Facteurs plus classiques
A ce phénomène s’ajoute d’autres facteurs plus classiques : possession d’une résidence secondaire à l’étranger, difficulté de rapatrier un portefeuille de titres toujours logé hors de Belgique, liens familiaux à l’étranger, etc.
Pour certains, ouvrir un compte à l’étranger permet aussi d’obtenir un meilleur rendement sur leur épargne – les taux proposés à l’étranger étant parfois plus attractifs qu’en Belgique (Livret A français, par exemple), où ils restent historiquement faibles.
Bref, quelles que soient les raisons, ces comptes ne sont plus l’apanage de quelques privilégiés : ils deviennent une réalité pour un nombre croissant de contribuables. Car, rappelons-le, il n’est absolument pas interdit d’avoir un compte à l’étranger, à condition bien sûr de le déclarer.