Faut-il vraiment s’inquiéter de la remontée du dollar face à l’euro?
Est-ce le dollar qui est fort ? Ou bien l’euro qui est faible ? L’éternelle question revient encore et toujours…
Ces derniers mois, on parle beaucoup de la remontée du dollar face à l’euro (ou de l’affaiblissement de la monnaie unique par rapport à la devise américaine).
Cette appréciation, estimée à plus de 20% par la Banque de Luxembourg, a profité aux investisseurs en euros. En effet, pour ces derniers, un placement en dollars a été intéressant rien qu’en considérant l’effet de change. Mais cet effet de change ne s’est pas uniquement limité aux investissements en dollars. La Banque de Luxembourg souligne, dans un rapport, qu’il ne faut pas perdre de vue que l’euro s’est affaibli par rapport à la plupart des devises, et donc pas uniquement face au roi Dollar.
Et de préciser encore que depuis le début de la crise économique (soit 2008) le taux de change euro par rapport au dollar s’est maintenu entre 1,20 et 1,50. C’est pourquoi la rapidité et l’ampleur de l’appréciation de la devise américaine en ont surpris plus d’un.
On pourrait croire que cet affrontement dollar vs euro a profité aux exportations européennes. Un refrain souvent entendu lors de l’amorce de la faiblesse de l’euro. Bien sûr elles en ont tiré quelque profit mais… pas tant que cela en fait. Pourquoi ? La Banque du Luxembourg donne quatre raisons à cela :
- Le yen s’est lui aussi nettement déprécié face au dollar américain, or la devise japonaise est en concurrence avec l’euro sur le marché mondial.
- La contribution de la zone euro à la chaîne de valeur mondiale s’est considérablement réduite en raison de la mondialisation.
- Il y a bien longtemps que les entreprises axées sur l’exportation couvrent en partie le risque de change
- De nombreux clients sont conscients des effets de change et exigent d’en bénéficier.
Une monnaie structurellement faible ?
L’euro est-il en train de devenir une monnaie structurellement faible ? On est en droit de se poser la question au vu de sa faiblesse de ces derniers mois, surtout si celle-ci perdure. Une question capitale pour les investisseurs, car si cette dévaluation de l’euro se maintient, ils devront revoir en profondeur leur positionnement sur la monnaie unique.
Même si cette glissade de l’euro face au dollar en a surpris plus d’un par sa soudaineté et que la monnaie unique a été dévaluée face à presque toutes les devises, rien ne permet cependant de qualifier actuellement l’euro de “structurellement faible”. D’après la Banque de Luxembourg, les fluctuations de l’ordre de 25% d’une devise par rapport à une autre sont monnaie courante. La vigilance est donc de mise, pas encore l’inquiétude.
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