Dossier Reynders : la BNB demande des explications à ING

Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

L’ancien ministre des Finances et ancien Commissaire européen Didier Reynders, suspecté de blanchiment au moyen d’achats compulsifs de billets de Loterie, disposait d’un compte ING qu’il alimentait, par de nombreux versements en cash, puis à partir de son compte joueur de la loterie.

Ces versements en cash d’un montant de 800.000 euros sur une dizaine d’années, puis ces versements réguliers  ont éveillé l’attention de la banque, qui a posé des questions à son client très particulier, dès 2018 semble-t-il. Mais ce n’est qu’en 2023, soit après le lancement de l’instruction judiciaire qui avait débuté à la suite d’une notification de la Loterie Nationale, qu’ING a notifié ses soupçons à la CTIF.

Réaction tardive

Cette réaction à priori tardive a déclenché, révèlent nos confrères du Soir, une inspection de la Banque nationale qui va demander à la banque des explications. La BNB est en effet le gendarme des banques et a le pouvoir de s’assurer que celles-ci respectent la législation contre le blanchiment.

Le Soir révèle aussi que c’est à la station Texaco Prince d’Orange, à Uccle, que le dossier a démarré. Tout est en effet parti d’un étonnement, à la suite d’une “enquête de routine” sur la vente des e-tickets, ces tickets d’un montant maximum de 200 euros que l’on achète chez un marchand de journaux pour recharger son compte joueur. Un point de vente explosait les records. Il s’agissait de la station uccloise. Et lorsque la Loterie s’est aperçue qu’un couple de joueurs achetait un montant considérable d’e—tickets, déposait des montants exceptionnels en regard de la moyenne des joueurs, transférait systématiquement ses gains sur son compte bancaire et jouait avec les produits de la Loterie présentant les probabilités de remboursement les plus élevées, la Loterie Nationale a saisi le parquet, arguant d’un  “comportement de jeu anormal qui pourrait indiquer des activités de blanchiment d’argent”.

No comment

Nous avons sollicité ING Belgique mais la banque n’a pas désiré réagir à ce dossier particulier. Elle nous déclare que «  conformément à la loi et afin de protéger la confidentialité des données de nos clients, ING Belgique n’est pas autorisé à commenter des dossiers individuels légalement tenu de ne faire aucun commentaire sur des potentiels signalements et mesures prises en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme. »

La banque ajoute toutefois que «  d’une manière générale, ING Belgique assume pleinement son rôle de gardien du système financier et respecte toutes les obligations légales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme. Lorsque la situation le nécessite, ING Belgique coopère en toute transparence avec les autorités judiciaires. »

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