Delen s’empare de Dierickx Leys : la consolidation s’accélère dans le secteur de la banque privée

© Delen Private Bank
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

La banque privée Delen rachète sa petite consoeur anversoise Dierickx Leys. Signe que le segment des services aux clients fortunés est sous pression : l’effet de taille lié à l’importance des coûts réglementaires et des investissements IT est évident.

Delen fait ses emplettes. La banque privée a annoncé mardi avoir conclu un accord avec Dierickx Leys en vue de reprendre 100 % de son homologue anversoise, spécialisée elle aussi dans la gestion de portefeuille et les services aux clients fortunés. Aucun montant n’a été fourni. “La transaction devrait être bouclée dans le courant de l’année 2025, après approbation par les autorités de contrôle”, indiquent les deux parties concernées dans un communiqué.

Au-delà des 60 milliards

Placée sous le signe de la croissance externe, l’opération cadre avec la stratégie de Delen, précise cette dernière, qui vise à “renforcer sa position d’acteur indépendant sur les marchés belge et néerlandais de la banque privée”. Ancien agent de change ayant vu le jour il y a plus de 100 ans à Anvers, Dierickx Leys s’est développée au fil du temps pour devenir une banque privée (aujourd’hui Dierickx Leys Private Bank) dont les actifs sous gestion s’élèvent à trois milliards d’euros. L’enseigne emploie une septantaine de personnes et propose ses services au départ de cinq implantations, toutes situées en Flandre (Anvers, Mortsel, Gand, Courtrai et Louvain).

Outre son siège d’Anvers, Delen compte pour sa part aujourd’hui quinze bureaux régionaux, dont quatre en Wallonie (Liège, Namur, Waterloo et dernièrement Charleroi). Présent dans cinq pays et totalisant 950 personnes, le groupe s’appuie sur deux actionnaires stables, la famille Delen et le holding coté en Bourse Ackermans & van Haaren (également propriétaire de la banque Van Breda avec qui Delen collabore étroitement). Fin juin, ses actifs sous gestion s’élevaient à 58 milliards d’euros. Grâce à la reprise de Dierickx Leys, il ajoutera donc trois milliards à ce chiffre et se verra ainsi propulsé au-delà du seuil des 60 milliards d’euros d’actifs gérés pour le compte de la clientèle.

Taille critique

Plus largement, l’opération est révélatrice de la tendance de fond à l’œuvre dans le secteur. La concurrence s’est en effet intensifiée ces dernières années sur le segment des services aux clients fortunés. Les grandes banques mettent le paquet pour croître dans le métier porteur et rémunérateur de banquier privé. A cette concurrence des grands réseaux bancaires s’ajoutent aussi l’explosion des coûts réglementaires et des investissements IT de plus en plus lourds. Tout cela pèse sur les résultats et pousse les plus petits acteurs, tels que Dierickx Leys, à s’adosser à de plus gros joueurs. L’effet de taille joue à plein. 

Un grand nombre d’acteurs de la banque privée, d’ailleurs, ont disparu à la suite de fusions et d’acquisitions, visant à amortir les frais de fonctionnement sur une base de clientèle plus large. La Société Générale Private Banking Belgium, par exemple, a été absorbée par ABN Amro. Mercier Vanderlinden a rejoint Van Lanschot Kempen. Le groupe Degroof Petercam est passé dans le giron du géant français Crédit Agricole (Indosuez). Quant à Belfius, qui n’a pas réussi à mettre la main sur Degroof Petercam, il lorgnerait à présent la banque Nagelmackers.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content