Nouveau siège régional, nouvelles agences, nouveaux recrutements : Banque Van Breda ambitionne de renforcer sa présence au sud du pays. Objectif : attirer 50% de clients et 50% de conseillers patrimoniaux en plus d’ici 5 ans.
Fondée en 1930 dans la ville flamande de Lierre par les frères Jos et Maurice du même nom, la Banque Van Breda n’a pas fini de se développer en Wallonie et à Bruxelles, bien au contraire. Après une année 2024 qui l’a vu enregistrer pour la première fois de son histoire un bénéfice record de 100 millions d’euros, la banque de niche aux services exclusivement dédiés aux entrepreneurs et professions libérales, qui fait partie du holding Ackermans & van Haaren aux côtés de la banque privée Delen, s’est fixé de nouveaux objectifs de croissance. Des objectifs pour le moins ambitieux, alors qu’elle fête cette année ses 25 ans de présence sur les marchés bruxellois et wallon.
Totalisant aujourd’hui plus de 28 milliards d’avoirs gérés, dont 20% à Bruxelles et en Wallonie, elle souhaite en effet grandir de moitié d’ici 2030. Un objectif ambitieux, mais réaliste, selon son patron. “On peut grandir partout à Bruxelles et en Wallonie, et même encore plus à Liège et dans la capitale”, avance fièrement Dimitri Bauters, directeur régional Bruxelles-Wallonie, qui a rejoint la banque voici 20 ans pour lancer ses activités dans le Hainaut.
Un nouveau siège régional
Pour concrétiser cet objectif de croissance à deux chiffres, l’enseigne entend bien évidemment avant tout continuer à miser sur son modèle historique, à savoir son profil clair de banque des entrepreneurs et des professions libérales. “Nous accompagnons nos clients en répondant à la globalité de leurs besoins patrimoniaux, tant professionnels que privés. En termes d’accès, il n’y a pas de ticket d’entrée formel, mais une capacité d’épargne minimale est indispensable. Sans cela, il est difficile pour nous de mettre en place une stratégie patrimoniale pertinente. Dans ce cas, nous préférons dire qu’il ne s’agit tout simplement pas encore du bon moment”, reconnaît Dimitri Bauters.
La banque cherche en effet à se distinguer en ciblant particulièrement les chefs d’entreprise et les titulaires de professions libérales dont l’activité génère des rentrées suffisantes pour non seulement soutenir les besoins de l’entreprise, mais aussi dégager une capacité d’épargne personnelle.
“L’entreprise est le moteur des revenus, et ce cash-flow libre est essentiel pour commencer à constituer un patrimoine en parallèle de l’activité professionnelle, reprend Dimitri Bauters. D’une certaine manière, oui, nous pratiquons donc une sélectivité. Notre cœur de métier n’est pas d’accompagner tous les entrepreneurs indistinctement, mais de nous concentrer sur ceux qui sont en phase de maturité. Notre core business n’est pas de financer les starters, ce n’est pas là que nous sommes les plus pertinents. Cela dit, nous croyons en l’entrepreneuriat à tous les stades. C’est pourquoi nous soutenons activement des initiatives comme le Réseau Entreprendre Bruxelles ou Wallonie qui accompagne les jeunes entrepreneurs. Même si nous ne les finançons pas directement, nous les soutenons via des partenariats solides.”
Totalisant plus de 28 milliards d’avoirs gérés, dont 20% à Bruxelles et en Wallonie, l’enseigne souhaite grandir de moitié d’ici 2030.
Renforcer sa présence physique
Pour poursuivre son expansion, outre le fait de pouvoir compter sur un actionnaire stable qui a les moyens, l’enseigne a notamment prévu de renforcer sa présence physique. Un renforcement de sa présence sur le terrain qui passera par la construction d’ici 2027 d’un tout nouveau siège régional. Ce dernier sera situé juste à côté de son actuelle agence de Braine-l’Alleud.
“Ce nouveau siège régional a pour objectif de regrouper certaines fonctions support francophones, explique Dimitri Bauters. L’idée est d’avoir une approche davantage axée sur les spécificités régionales. Grâce à cette implantation, nous pourrons aussi réunir plus régulièrement nos équipes sur un même site, pour ainsi favoriser un mode de travail plus collaboratif et mieux structuré. Le site accueillera également un centre de formation dédié à nos collaborateurs. Cet investissement s’inscrit pleinement dans notre ambition de croissance à Bruxelles et en Wallonie. Il renforce notre présence régionale, tout en affirmant notre volonté de nous rapprocher de nos clients.”
En parallèle à la construction de ce nouveau siège régional dans la périphérie bruxelloise, de nouvelles agences devraient également voir le jour. “L’idée n’est pas d’ouvrir un agence à tous les coins de rue, mais de poursuivre le renforcement ciblé de notre réseau d’agences en Wallonie, avec actuellement sept points de contact au sud du pays et trois à Bruxelles. Une deuxième agence est envisagée dans la zone Spa-Verviers pour compléter notre présence en province de Liège, tandis qu’une entrée sur le marché de la province du Luxembourg est à l’étude. À Namur, nous déménageons vers des locaux plus adaptés à notre activité”, précise Dimitri Bauters.
Un personnel en croissance
Pour le responsable, en plus de la spécialisation, de la personnalisation et de la proactivité, la joignabilité, comme il l’appelle, constitue en effet un élément clé. “Elle représente même un véritable facteur de différenciation – ou du moins, elle l’est devenue. Cela implique que nous prévoyons une augmentation de 50% de nos effectifs d’ici à 2030. Nous souhaitons engager 50% de gestionnaires de relation en plus au cours des cinq prochaines années afin de répondre à une clientèle toujours plus nombreuse”, détaille-t-il. Ces nouveaux chargés de relation s’ajouteront aux 100 collaborateurs que compte actuellement la banque en Wallonie et à Bruxelles (sur un total de 620 employés).
Si cette réactivité passe encore majoritairement par le téléphone et le contact physique, tous les canaux sont néanmoins utilisés : applications, e-mails, téléphone, Teams, rendez-vous en présentiel… “Quelle que soit la voie choisie, nos clients savent qu’ils peuvent nous atteindre. Cette accessibilité, combinée à notre capacité d’écoute, est une des raisons pour lesquelles nous sommes autant recommandés”, assure Dimitri Bauters, qui précise que 40% des nouveaux clients proviennent de recommandations faites par les clients existants.
“Chez nous, la priorité n’est pas de vendre un produit, mais de comprendre le client. D’ailleurs, le vrai défi aujourd’hui pour une banque comme Banque Van Breda, qui veut croître, c’est de trouver les bons profils : des personnes capables d’écouter, de poser les bonnes questions, et non de réciter un catalogue d’offres. Ce sont ces talents-là qui nous manquent le plus. Le defi principal pour notre croissance, c’est la recherche de talents”, conclut Dimitri Bauters.