La baisse de l’euro, entamée en mai 2014, booste le tourisme en Europe.
Sur la base des chiffres du premier trimestre 2015, la Commission européenne du Tourisme table sur une hausse de 6% des touristes américains sur le Vieux Continent cette année. En Belgique, les hôteliers se disent “optimistes”. Bien qu’aucune donnée du SPF Économie ne soit encore disponible pour le premier trimestre 2015, le secteur avait déjà noté une hausse de 20% de la fréquentation américaine l’an dernier. Le taux d’occupation des vols en provenance des Etats-Unis connaît également une belle augmentation.
Les médias outre-Atlantique en parlent depuis des mois: la baisse de l’euro, celle des produits pétroliers et la reprise de la croissance aux Etats-Unis font de 2015 l’instant idéal pour visiter l’Europe.
“Le marché des Etats-Unis a très bien réagi à la reprise de la croissance et au renforcement de sa monnaie, rendant l’Europe encore plus attractive en tant que destination de voyage. Le dollar américain tend vers la parité avec l’euro et les indicateurs macro-économiques laissent estimer la hausse des voyages de loisirs des Etats-Unis vers l’Europe de 6%”, selon la Commission européenne du Tourisme.
Si de premières données, révélées par la Brussels Hotels Association (BHA) et VisitBrussels, indiquent effectivement que le tourisme issu du pays de l’Oncle Sam est en hausse dans les grandes villes européennes (+18% à Berlin, +15% à Vienne et +9% à Amsterdam au premier trimestre) – à l’exception de Paris où les chiffres restent stables -, aucune donnée ne permet encore de confirmer la tendance en Belgique pour cette année. Cependant, 2014 a déjà été marquée par une hausse de 60.000 nuitées de loisirs des citoyens américains par rapport à l’année précédente, à 378.423, selon les chiffres de la Direction générale Statistiques du SPF Économie.
Du côté de Brussels Airlines, on confirme une hausse du taux d’occupation des vols en provenance des Etats-Unis à destination de Bruxelles, mais aussi des autres destinations européennes de la compagnie, de quelques pour cent sur les douze derniers mois. Rien qu’en juin, elle fut de 4,3%.
Le secteur du tourisme bruxellois se dit lui aussi “assez optimiste”. “Le dollar n’a jamais été aussi haut, et son impact complet va très probablement se faire sentir dans les prochains mois”, confirme Frédéric Cornet, de VisitBrussels. Le secteur avait déjà constaté une hausse de 20% de la fréquentation américaine au cours de l’année 2014, coïncidant avec le début de la baisse de l’euro.
En Wallonie, où se trouvent des sites très prisés des Américains tels que Bastogne, Waterloo ou encore Ploegsteert (Comines-Warneton), on a accueilli de nombreux citoyens des Etats-Unis. Mais sans données relatives au tourisme pour les derniers mois, on ne sait cependant s’il faut y voir autre chose que l’attrait de la commémoration des 70 ans de la Bataille des Ardennes, célébrée en décembre dernier, ainsi que le début des festivités des 100 ans de la Grande Guerre.
Si un euro valait encore 1,39 dollar le 6 mai 2014, le taux ne dépasse plus 1,09 à la mi-juillet 2015. Influencé d’une part par une baisse de l’euro – poussée par une politique de dépréciation de la BCE, notamment par la mise en oeuvre d’un programme d’assouplissement quantitatif ainsi que par un rachat massif de titres de dette publique, menée pour soutenir la croissance, booster les exportations et éviter la déflation – et par une reprise de la croissance aux Etats-Unis, le cours tend désormais à la parité.