Danny Reweghs
‘C’est le début de la fin de la hausse boursière’
D’après Danny Reweghs, directeur en analyse et stratégie chez MoneyTalk, l’investisseur ferait mieux de garder la tête froide. ‘C’est le début de la fin de la hausse boursière’.
Samedi dernier à Grand-Bigard, on se pressait pour assister au Happening de la Fédération Flamande des Investisseurs (VFB). C’était en partie dû au fait que la grand-messe des investisseurs particuliers n’était plus seulement ouverte aux néerlandophones, mais aussi aux investisseurs francophones. Mais la raison principale de cette grande affluence est bien sûr à rechercher du côté de la bonne santé du climat boursier. Certainement depuis que le président de la BCE Mario Draghi s’est mis debout sur la pédale d’accélérateur monétaire et que la BCE a amené le rendement des investissements à taux fixes proche du point zéro en achetant mensuellement pour 60 milliards d’euros d’obligations (d’état). Depuis lors, l’intérêt pour le marché des actions grossit de jour en jour.
Assaut sur Biocartis
Les brokers en ligne voient les ordres boursiers à nouveau gonfler. L’introduction en Bourse (IPO pour Initial Public Offering) de la prometteuse entreprise en biotechnologie Biocartis, dirigée par Rudi Pauwels, illustre bien ce regain d’animation boursière. Pour la première fois depuis des années, les investisseurs prennent d’assaut une introduction en Bourse. Le deuxième jour de la période de souscription, le quartier général de Malines communiquait déjà que l’introduction se passerait dans le haut de la fourchette d’estimation (11,50 euros). La période de souscription a ensuite été clôturée plus tôt que prévu car la demande dépassait déjà l’offre et de loin. Tout de suite, les premières discordes ont suivi de la part de ceux qui n’ont reçu qu’une fraction des actions commandées. Lors du premier jour de Bourse, il y a eu une ruée sur les actions complémentaires et le cours de Biocartis s’est immédiatement envolé à 25% au-dessus du prix d’introduction.
C’est le début de la fin de la hausse boursière
Pourtant, le profil de risque de Biocartis se situe bien au-dessus de la moyenne. L’action n’est donc pas réservée à tous les épargnants/investisseurs, et absolument pas pour ceux qui, jusqu’il y a peu, épargnaient uniquement sur leur livret d’épargne et/ou investissaient dans quelques obligations.
Le pipeline se remplit
Ensuite il y eut Tinc, la société spécialisée dans les infrastructures, du pain béni pour ceux qui cherchent une alternative au livret d’épargne, au bon de caisse ou à l’obligation. A peine le premier cours de Biocartis était noté, que vint le communiqué de presse annonçant cette nouvelle introduction en Bourse. Soyez bien certain que ce n’est pas la dernière IPO du printemps. Lors du Happening du VFB, les analystes de quelques grandes banques n’avaient de cesse de parler du stress qu’ils subissaient dû à la préparation de plusieurs IPO.
Ajoutez à cela le flux quasi quotidien de nouvelles fusions et acquisitions et nous savons que le printemps boursier actuel évoluera rapidement en direction de l’été. Il n’est pas encore question de surchauffe, mais nous devons être conscients qu’un tel phénomène boursier ne se passe que lorsqu’une hausse boursière arrive à maturité. En d’autres mots, c’est le début de la fin de la hausse boursière.
Il est donc important de garder la tête froide, alors que la température boursière continue à grimper.Cela signifie aussi que l’investisseur doit prendre la peine de regarder chaque introduction en bourse de manière critique et de ne pas sauter sur n’importe quelle IPO ou n’importe quelle rumeur concernant un candidat au rachat. Sinon la fête boursière risque une fois de plus de se terminer en sérieuse gueule de bois.
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