BNP Paribas Fortis table sur des taux élevés jusqu’à mi-2024 au moins

Koen De Leus. © D.R.
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Selon les experts de la première banque du pays, les taux d’intérêt devraient rester élevés jusqu’au deuxième trimestre 2024 au moins, et ne reviendront pas de sitôt à des niveaux inférieurs à l’objectif d’inflation de 2 % visé par la BCE.

Aux Etats-Unis comme en Europe, les taux ont atteint un pic et devraient baisser dans le courant de 2024. Telle est la conviction des experts de BNP Paribas Fortis qui ont présenté ce matin leurs perspectives économiques pour 2024. 

Evolution des taux

En matière d’évolution du loyer de l’argent, la question qui se pose aujourd’hui est en effet de savoir pendant combien de temps les taux américains et européens resteront au niveau actuel. “Si on regarde le passé, on peut en déduire que la dernière partie du chemin en matière de taux et d’inflation est aussi la plus difficile”, a indiqué l’économiste en chef de BNP Paribas Fortis, Koen De Leus, lors de la présentation de ce traditionnel Economic & Investment Outlook de fin d’année. 

Plus précisément, l’économiste de BNP Paribas Fortis s’attend à ce que les taux restent élevés au moins jusqu’au deuxième trimestre 2024. A la faveur de quelques (légères) baisses seulement en l’espace d’un an, “nous estimons que le taux d’intérêt à court terme américain devrait retomber à 4,25 % (Fed) et les taux d’intérêt européens à 3,25 % (BCE) d’ici la fin 2024”, a précisé Koen De Leus qui voit l’économie européenne échapper de justesse à la récession malgré “une économie mondiale qui ralentit lentement mais sûrement”.

La Belgique résiste bien

Dans ce contexte de ralentissement généralisé et de taux d’intérêt qui ne reviendront pas de sitôt à des niveaux inférieurs à l’objectif d’inflation de la BCE (2 %), l’expert de BNP Paribas Fortis estime aussi que “la Belgique résiste remarquablement bien sur le plan économique”. Il s’attend d’ailleurs à une croissance raisonnable au cours du dernier trimestre pour notre économie, ce qui porterait la croissance annuelle à 1,4 %. Pour 2024, il prévoit une croissance légèrement inférieure de 1,2 %. 

Cela étant, Koen De Leus a une nouvelle fois souligné la situation déplorable de nos finances publiques, qui ne cessent de s’enfoncer dans le rouge. “Au niveau budgétaire, la Belgique doit faire des efforts et prendre d’urgence des mesures. Notre déficit primaire est à la traîne par rapport à la quasi-totalité des autres pays européens. Il faudra absolument agir après les élections si on veut éviter de sérieux problèmes.”

Mais gare au vieillissement

Ce faisant, l’économiste a par ailleurs mis en évidence le fait que notre pays était particulièrement vulnérable au coût du vieillissement. Dans une étude portant sur la sensibilité au coût du vieillissement des populations, il a  comparé cette sensibilité de la Belgique avec 17 autres pays industrialisés en tenant compte de différents critères (niveau de taxation, poids des pensions, sensibilité de la population à une modification du système des pensions, valeur des dépenses supplémentaires liées au vieillissement d’ici 2050, en % du PIB, etc.). Résultat des courses ? Notre pays se classe avant-dernière, juste devant l’Italie, mais derrière le Portugal, l’Espagne, la France et l’Allemagne. Bref, “il est grand temps que la Belgique prenne des mesures structurelles pour freiner la hausse de ses dépenses”, a conclu Koen De Leus.

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