Le groupe BNP Paribas Fortis voit son résultat net reculer de 20 % sur les six premiers mois de l’année, principalement à cause de la moins bonne performance de sa filiale de location de voiture Arval.
Coup de frein pour la première banque du pays. Réunis ce vendredi à Bozar, et non au siège de la banque, un choix symbolique pour marquer son attachement à la culture, le CEO Michael Anseeuw et la directrice financière Franciane Rays, ainsi que les autres membres de la direction de BNP Paribas Fortis, ont dévoilé des résultats semestriels en nette baisse.
Comprenant aussi bpost banque, les filiales en Turquie (TEB) et au Luxembourg (BGL) ainsi que la société de leasing Arval, son entité spécialisée dans le crédit à la consommation Alpha Credit et sa participation dans AG Insurance, le groupe affiche un bénéfice net de 1,1 milliard d’euros, en retrait de 20 % par rapport à la même période un an plus tôt.
Retour sur terre pour Arval
La faute en revient surtout à Arval, la filiale de leasing automobile. Après des années exceptionnelles, portées par la flambée des prix durant la pandémie et la pénurie de véhicules neufs, le marché est revenu à des niveaux plus classiques. “Les prix des véhicules d’occasion qui s’étaient envolés à cause de la crise du Covid sont revenus à la normale”, a souligné Franciane Rays. Une évolution logique, mais douloureuse pour la banque : la valorisation des voitures en fin de contrat rapporte désormais beaucoup moins.
La contribution d’Arval aux bénéfices totaux de la banque tombe ainsi à 35 %, contre environ 50 % dans la foulée de la pandémie. Arval s’était alors illustrée par une performance spectaculaire dopée par la valorisation des véhicules d’occasion. Voici deux ans, en 2023, le bénéfice annuel de BNP Paribas Fortis avait alors franchi les 3 milliards d’euros, un record historique. Mais dès 2024, le retournement du marché a mis fin à ces gains exceptionnels.
24 % de taxes bancaires en plus
Michael Anseeuw se montre néanmoins satisfait à mi-parcours de cette année 2025, considérant les résultats de la banque comme solides. En excluant l’impact d’Arval, le bénéfice progresse en effet de 6 % sur un an, porté par une hausse de 14 % des revenus générés par l’ensemble des métiers bancaires. Les dépôts ont notamment progressé de 1,7 % dépôts, tandis que prêts ont augmenté de 2,3 %, à 156,2 milliards d’euros, grâce à une production de nouveaux crédits de près de 18 milliards d’euros sur le semestre, même si “le marché hypothécaire reste très concurrentiel, d’après le CEO Michael Anseeuw.
Ce résultat hors Arval est d’autant plus remarquable, selon le CEO, qu’il intervient aussi dans un contexte marqué par une hausse de 10 % des coûts. Une augmentation qui s’explique par plusieurs facteurs, à savoir la progression du coût du risque, l’hyperinflation en Turquie et surtout la forte hausse des taxes bancaires. Celles-ci ont bondi de 24 % en un an, pour atteindre 433 millions d’euros contre 350 millions en 2024. En clair, “nous avons absorbé une hausse supplémentaire de 83 millions d’euros de taxes bancaires”, a souligné Michael Anseeuw.
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