Après la Belgique, l’Italie va-t-elle aussi connaitre une série d’acquisitions et de fusions de ses (nombreuses) banques ?

Banca Monte dei Paschi di Siena © REUTERS

Le marché bancaire italien, encore très fragmenté, se prépare-t-il à une grande consolidation, via des fusions et acquisitions ? Qui sont les potentiels acheteurs quels acteurs pourraient être vendus ?

Degroof Pertercam qui passe sous le giron du Crédit Agricole, Nagelmackers sous celui de la Caisse d’Epargne Hauts-de-France, Delen Private Bank qui rachète Dierickx Leys, Aion Bank rachetée par Uni Credit… l’actualité bancaire belge a été marquée ces derniers mois par différentes opérations d’acquisitions, dont certaines par de grands acteurs étrangers.

Cette fièvre d’acquisitions, voire de méga-fusions, devrait, selon des analystes relayés par CNCB, également toucher un autre pays européen dans les mois à venir : l’Italie. Avec ses nombreuses banques de taille moyenne, le terrain y serait particulièrement propice pour une consolidation du secteur. D’autant plus que l’Europe souhaite y voir éclore de grands acteurs.

“Si l’on évalue les différentes banques italiennes, cela semble peu probable que rien ne se passe au cours des 12 prochains mois environ”, explique Antonio Reale, expert des banques européennes auprès de Bank of America.

“En général, nous voyons une marge pour la consolidation sur des marchés tels que l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne”, ajoute Nicola De Caro, vice-président chez Morningstar. “La consolidation nationale est plus probable que les fusions transfrontalières européennes en raison de certains obstacles structurels. Il y a encore un nombre important de banques et une fragmentation au niveau des banques de tailles moyenne.”

Quelles banques ?

Il y a deux noms qui apparaissent comme potentiels acteurs de cette tendance : UniCredit et Banca Monte dei Paschi.

UniCredit a du capital excédentaire qui continue de croître avec ses bons résultats des derniers trimestres. La banque a pu racheter des actions et distribuer des dividendes. Les analystes estiment ainsi qu’elle pourrait bientôt jeter son grappin sur une autre institution italienne, voire plusieurs.

Le CEO Andrea Orcel, dans une interview récente, ne l’a pas nié. Mais il a indiqué que selon les conditions et prix du marché italien actuels, il ne voyait pas d’offres intéressantes. Il reste néanmoins ouvert à une telle éventualité si ces conditions venaient à changer.

Banca Monte dei Paschi de son côté est dans les mains de l’Etat depuis son sauvetage en 2017. Mais Rome veut – et doit même, selon l’accord – revendre ses parts. Elles seront donc tôt ou tard remises sur le marché et la banque, réhabilitée depuis, est à la recherche d’un partenaire.

Qui sera racheté par UniCredit et qui se liera avec Monte dei Paschi ? Cela reste à voir. D’autres acteurs, grands ou moyens, pourraient aussi apparaître dans cette potentielle série de rachats.

Quoiqu’il en soit, un simple rumeur peut déjà faire monter le cours de la banque qui sera rachetée (si elle est cotée en bourse) puisque lorsqu’une entreprise rachète une autre, elle fait une offre qui est plus élevée que le prix actuel des actions sur le marché.

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