Les opérations de Brussels Airport peuvent à nouveau reprendre mercredi, mais 40 vols sont toutefois annulés, en raison des incidents avec les drones mardi soir. Le ministre de l’Intérieur a convoqué en urgence un Conseil national de sécurité. Bart De Wever, en pleine crise gouvernementale, s’y rendra.
Les opérations ont été suspendues mardi soir à l’aéroport de Bruxelles pour des raisons de sécurité, après des signalements de drones. Cela a entraîné des retards et 41 annulations : 22 au départ et 19 à l’arrivée. En plus de ces 41 annulations, 24 vols ont été déviés vers différents aéroports. Vers minuit, le contrôleur aérien Skeyes a annoncé que les sept derniers vols ont pu décoller avant le début de la nuit.
Les vols de l’aéroport de Charleroi ne devraient, a priori, pas rencontrer de problèmes mercredi, a indiqué la porte-parole, Nathalie Pierard.
Les opérations de Brussels South Charleroi Airport (BSCA) ont été légèrement perturbées mardi, avec une fermeture préventive des arrivées durant 15 à 20 minutes, précise Mme Pierard. L’aéroport carolo a, par contre, accueilli des diversions, dont six vols de Zaventem : quatre de Brussels Airlines, un vol Ryanair et un vol Sas (Scandinavian Airlines System), note-t-elle encore.
Conseil national de sécurité
Voilà plusieurs jours que des bases militaires et des lieux stratégiques sont survolés par des drones en Belgique. Les incidents d’hier soir ont poussé le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin, a convoqué un Conseil national de sécurité. Il se tiendra jeudi matin à 10 heures.
Invité sur la VRT, ce matin, le ministre de l’Intérieur a évoqué à demi-mots les responsables des incursions de drones : « Nous savons qui sont nos amis et qui le sont moins. » Et d’ajouter : « Aujourd’hui, les services doivent procéder à une analyse approfondie afin d’être certains que nous disposons de tous les éléments nécessaires pour prendre les bonnes décisions. » En ce compris les systèmes pour les détecter, les identifier et les détruire, le cas échéant.
Cyberattaques contre Proximus et Scarlet
Les sites internet des opérateurs de télécommunication Proximus et Scarlet ont été victimes d’une cyberattaque de type DDoS mercredi matin. Le collectif pro-russe de hackers NoName057 a revendiqué les attaques sur Telegram.
Ces derniers ont publié un message sur Telegram vers 08h53 où ils revendiquent l’attaque sur les sites de Scarlet, Proximus et un portail internet de Telenet.
Lors d’une attaque DDoS, les serveurs sont “bombardés” de requêtes, ce qui les surcharge et les rend inaccessibles aux utilisateurs légitimes. Les pirates informatiques ne peuvent voler aucune donnée de cette manière.
Les sites d’un fabricant d’imprimantes industrielles basé à Wavre, CP Bourg, et de la commune wallonne de Comines-Warneton, dans le Hainaut, sont également visés.
Tensions belgo-russes
Ces incursions se déroulent dans un climat tendu entre la Belgique et la Russie. En cause, les près de 200 milliards d’avoirs russes gelés chez Euroclear, entreprise présente sur le sol belge. Pourtant, le Premier ministre Bart De Wever s’est positionné quasiment seul contre tous contre la saisie de 140 milliards d’avoirs pour venir en aide à l’Ukraine. Celui-ci craint des répercussions financières et juridiques pour une somme qui pèse 20% du PIB belge.
De manière plus anecdotique, un vif échange a eu lieu entre le ministre de la Défense, Theo Francken et l’ancien président et Premier ministre, Dmitry Medvedev. Ce dernier a traité le premier “d’imbécile” à la suite d’une interview qui a mis le feu aux poudres.
Dans l’interview originale, donnée à Humo, Theo Francken rappelait les principes de l’article 5 du traité de l’OTAN, indiquant que s’y la Russie s’en prenait à Bruxelles, Moscou serait rayée de la carte. Beaucoup de médias y ont vu une menace directe et en ont fait des gros titres, visiblement perçus jusqu’en Russie.