Le groupe Guardian Media prévoit de supprimer 250 emplois dont 100 au sein de la rédaction, dans le cadre de ses efforts pour réduire ses dépenses de 20% d’ici trois ans, a annoncé jeudi le quotidien.
La rédactrice en chef Katharine Viner et le directeur général David Pemsel ont envoyé un courriel commun aux employés, expliquant que “l’environnement volatile des médias” a créé “l’urgente nécessité d’une action radicale”. Ils ont souhaité que ces suppressions d’emplois se fassent par des départs volontaires, précise le journal.
Le projet porte sur 100 des 725 postes de la rédaction et 150 postes dans les services commercial et logistique au Royaume-Uni. Des consultations sur ce projet doivent durer huit semaines.
Les pertes d’exploitations s’élèvent à 58,6 millions de livres (75 millions d’euros) pour l’exercice annuel qui s’est achevé en mars 2015, selon le journal.
Une porte-parole du groupe Guardian Media a confirmé à l’AFP que l’entreprise étudiait des propositions “pour réduire les effectifs au Royaume-Uni” sans donner de chiffre précis. Elle a précisé qu’il n’y avait “aucun projet” de fermer l’Observer, la version dominicale du quotidien.
La cure d’austérité au Guardian avait été annoncée fin janvier au personnel de ce prestigieux quotidien de centre gauche. Ses dirigeants espèrent économiser 54 millions de livres (71 millions d’euros) afin de revenir à l’équilibre.
La chute des revenus publicitaires générés par le journal papier (-25%) et la progression moins forte que prévu des revenus tirés de l’édition en ligne ont fait fondre la trésorerie du groupe de 838 à 735 millions de livres en un an (d’1,1 milliard à 968 millions d’euros).
La gratuité du site internet reste en vigueur mais certains contenus pourraient être réservés aux membres à l’avenir, sur la base d’un forfait mensuel.
Cette annonce intervient alors qu’un autre quotidien britannique, The Independent, va imprimer la semaine prochaine son dernier numéro papier avant de passer entièrement en ligne.
