Séisme: le yen flambe, Tokyo accuse la spéculation

© Thinkstock

Le gouvernement japonais a accusé jeudi les spéculateurs de provoquer une flambée historique du yen, qui risque d’aggraver les difficultés des firmes exportatrices nippones déjà éprouvées par les conséquences du séisme.

Le yen a atteint son plus haut niveau face au billet vert depuis la Seconde guerre mondiale, dopé par des achats très importants mercredi en fin de journée à New York puis jeudi matin en Asie.

Le dollar a chuté jusqu’à 76,52 yens, avant de se reprendre quelque peu et d’évoluer autour des 79 yens à 07H00 GMT (8 heures).

Le précédent record depuis 1945 datait d’avril 1995, lorsque le dollar avait chuté à 79,75 yens.

Cette envolée de la monnaie japonaise peut sembler paradoxale alors que le pays traverse sa crise la plus sévère depuis la fin de la guerre, une menace de catastrophe nucléaire s’ajoutant aux lourds dégâts provoqués par le séisme et le tsunami du 11 mars au nord-est de l’archipel.

Des investisseurs ont semble-t-il parié sur un rapatriement massif vers l’archipel des fonds détenus par les compagnies d’assurance japonaises à l’étranger, afin de financer les gigantesques indemnités prévues pour les sinistrés.

Le ministre délégué à la Politique économique et budgétaire, Kaoru Yosano, a assuré qu’il s’agissait de “rumeurs sans fondement” et que les assureurs nippons, qui disposent d’assez de liquidités, n’auraient pas besoin de vendre des actifs détenus en monnaie étrangère.

Mais des opérateurs ont quand même acheté des yens en grandes quantités, en espérant pouvoir les revendre plus chers ultérieurement. M. Yosano a dénoncé des mouvements “extrêmement spéculatifs”.

Les accès de fièvre du yen font perdre beaucoup d’argent aux firmes exportatrices nippones: ils réduisent la valeur en yens de leurs revenus dégagés en monnaie étrangère puis convertis en devise nationale.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content