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Présidentielle française: ‘Comment le Capital a mis en scène un semblant de démocratie’

Et si l’élection présidentielle française n’avait été qu’une fable racontée par le Capital pour que le pouvoir reste entre les mains de ses amis ? Tant la diabolisation de Marine Le Pen que l’arrivée d’un ancien banquier au premier tour ne serait pas le fruit d’un hasard, c’est l’avis du philosophe français Michel Onfray.

La victoire d’Emmanuel Macron au premier tour des élections présidentielles françaises suscite pas mal de réactions. L’une des plus originales et des plus intéressantes – car elle ne répète pas ce que l’on a vu ou entendu ailleurs – est celle du philosophe Michel Onfray qui s’est fendu d’une interview à ce propos dans Le Figaro.

D’abord, il rappelle que les mêmes personnes qui diabolisent aujourd’hui Marine Le Pen, comme ils l’ont fait hier avec son père, sont les mêmes qui ont tout fait pour que le Front National soit aujourd’hui à plus de 20% des suffrages. Il rappelle que c’est François Mitterrand qui le premier a nourri le monstre tout en prétendant le combattre. Pour rappel, dit-il, quand François Mitterrand arrive au pouvoir, le Front National est à seulement 1% des suffrages !

Par ailleurs, le philosophe Michel Onfray précise que cette présidentielle est d’abord une machine à vendre du papier journal et du taux d’audience. D’ailleurs, selon lui, cette course à la présidentielle a été construite comme un feuilleton de téléréalité mais sur le principe christique.

En effet, dit-il, il y a d’abord, l’annonciation (le dépôt des candidatures), ensuite, c’est la nativité (entrée dans les sondages des candidats), il y a ensuite l’apparition (y compris sous forme d’hologrammes), il y a les prophéties (programmes), les sermons (chiffrage des programmes), les prédications (le paradis sur terre en cas d’élection), les homélies, les prêches et mêmes les procès (costumes offerts, attachés parlementaires payés à faire autre chose), il y a encore les tribunaux (médiatiques), les condamnations (les Unes des médias), la crucifixion (forcément cathodique), les crachats, les concerts de casseroles, les jets d’oeufs, et puis enfin la passion (le jour du scrutin) et enfin la résurrection (élection).

Et tout cela nous dit Michel Onfray avant le retour d’un nouveau prophète qui comme le personnage de bande dessinée Iznogoud voudra être calife à la place du Calife. Et puis, plus rien, car lundi, chaque français a repris son travail comme d’habitude.

La France est aux mains d’une oligarchie dont l’unique but est que sa direction soit assurée par l’un des leurs.

En fait, ce que veut nous dire le philosophe Michel Onfray, c’est que tout ce que nous avons vécu est une fable. Pour lui, le Capital, autrement dit, les forces de l’argent, ont mis en scène un semblant de démocratie, autrement dit des diversions qui permettent au Capital comme il l’appelle de rester dans l’ombre et d’oeuvrer à sa tâche tranquillement. En résumé, ce philosophe semble dégouté tout autant de la gauche caviar que de la droite cassoulet.

Pour lui, la France comme d’autres pays est aux mains d’une oligarchie et dont l’unique but est que sa direction soit assurée par l’un des leurs, un ami du capital comme il le dit à nos confrères du Figaro, en visant directement Emmanuel Macron et son statut d’ancien banquier. Voilà une thèse forte, dérangeante, exagérée sans doute, mais qui mérite sans doute plus qu’une belle discussion autour de la machine à café.

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