Malades de longue durée: comment Maggie De Block compte les remettre au travail

Maggie De Block © BELGA

Fin 2014, on comptait quelque 370.400 personnes absentes du travail pendant plus d’un an, soit une augmentation de 64% en dix ans, ressort-il des chiffres de l’Institut National d’Assurance maladie-invalidité (Inami) publié par l’Echo ce mardi. Pour contrer ce phénomène, Maggie De Block mise sur un système en vigueur en Norvège. En quoi consiste-t-il concrêtement.

Il n’y a jamais eu en Belgique autant de malades de longue durée: 370.400 à la fin 2014, soit une augmentation de 64% en une dizaine d’année selon l’INAMI. Entre 2014 et 2015, le nombre de malades a augmenté de 8%, contre 5 à 6% habituellement. La grosse majorité des malades de longue durée (plus d’un an d’absence) sont des salariés (347.000), le nombre d’indépendants malades s’établit, lui, à 23.500. L’Inami explique cette augmentation par la hausse du nombre de pathologies d’ordre psychique et par l’allongement de la durée de carrière.

Les incapacités de travail coûtent cher à l’Etat, et pratiquement la même chose que le chômage et les prépensions avance l’Echo. L’année passée, pas moins de cinq milliards d’euros ont été versés en allocations dans ce cadre, soit le double comparé à 2007. D’après les prévisions pour 2016, les coûts pour invalidité – appellation officielle des maladies de longue durée – devraient même dépasser ceux du chômage.

Pour contrer ce phénomène, le gouvernement Michel a annoncé une réforme ambitieuse de l’invalidité dans son accord gouvernemental. La ministre de la Santé publique Maggie De Block a décidé de lancer une procédure personnalisée de suivi des malades via un questionnaire. Une méthode inspirée d’un système norvégien qui a fait ses preuves. En quoi consiste-t-il?

Comme le détaille l’Echo, les autorités contrôlent actuellement si un malade de longue durée peut reprendre son ancien emploi. Si ce n’est pas possible, cette personne n’est pas inquiétée.

Dans le nouveau système, le malade de longue durée sera examiné pour voir s’il est ou non capable de réaliser un travail adapté. “Ce sera du sur-mesure, a expliqué De Block. Pour chaque personne concernée, nous évaluerons sa capacité à reprendre le travail. Pour être tout à fait claire: pas de souci pour les gens réellement inaptes au travail, mais nous aiderons les autres à trouver un travail adapté.

Après deux mois d’absence

Les travailleurs absents pour maladie recevront un formulaire après deux mois d’absence. Sur la base de ce document, un médecin évaluera si le travailleur peut être accompagné dans le cadre d’un travail adapté. Pour ceux qui ne seraient pas en mesure de reprendre le travail dans un court délais, aucun projet de réintégration ne sera lancé et, encore mois en cas de maladie incurable.

Après six mois, les malades recevront un nouveau questionnaire et rencontreront un collaborateur de la caisse d’assurance-maladie. Au cours de cet entretien, les modalités de remise au travail de la personne malade seront envisagées.

L’idée de départ du gouvernement était de supprimer une partie des allocations pour les malades qui refuseraient de collaborer, mais sous la pression du vice-Premier ministre Kris Peeters (CD&V) et des syndicats, cette sanction ne sera pas appliquée, provisoirement, du moins.

Des sanctions pourront toutefois être appliquées si les objectifs budgétaires du projet ne sont pas atteints. Toujours selon l’Echo, le gouvernement ambitionne d’économiser 122 millions d’euros cette année, et 300 millions d’euros en 2018.

Le système envisage également une “responsabilisation” des employeurs dans le cas où les objectifs budgétaires ne sont pas atteints. Pour l’instant, l’employeur ne paie aux employés malades que le premier mois de salaire. Le cas échéant, il leur sera demandé de payer une partie des allocations pour maladie.

Maggie De Block met la dernière main aux textes de loi, la mise en oeuvre du projet de réintégration pourrait se faire au cours de l’été estime le quotidien économique.

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