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Le danger de la société du Big Data
Pour comprendre le monde de demain, il faut garder en tête une seule date : l’année 2002 ! C’est durant l’année 2002 que nos sociétés ont produit pour la première fois plus de données que l’humanité depuis sa création.
C’est fou mais aujourd’hui et demain davantage encore, tous les objets qui nous entourent communiqueront entre eux et donneront une foule d’informations numériques sur nous. Il y aura des puces insérées dans nos matelas qui mesureront nos cycles de sommeil, nos frigos qui nous alerteront sur les produits périmés ou les courses à faire, sans oublier nos puces bancaires qui sont déjà dans nos smartphones et qui mesureront le moindre achat ou paiement, que ce soit pour s’alimenter ou payer un parking. Bref, toutes ces données numériques, ces datas comme disent les professionnels, rendront notre vie transparente et nous serons nus comme des vers pour ceux ou celles qui détiendront ces informations, ces fameuses datas.
Tous les objets qui nous entourent communiqueront entre eux et donneront une foule d’informations numériques sur nous.
Aujourd’hui, personne n’en a cure, car bien souvent, on se dit que les informations qui sont données (ou seront données demain) sont inoffensives, voire même nous aident à vivre mieux. C’est vrai, par exemple, quand c’est une brosse à dents qui nous avertit que notre hygiène buccale laisse à désirer, c’est vrai aussi lorsqu’une puce, glissée sous notre peau, nous donnera de précieuses indications sur notre état de santé.
Tout cela et bien d’autres choses encore sont vraies mais pour autant, ce business du Big Data est également porteur de dangers… Et là, visiblement à part quelques intellectuels, personne ne semble s’en soucier. Qui peut dire si demain, notre mutuelle, notre banquier ou notre assureur ne regardera pas toutes ces données sur notre santé pour traquer les mauvaises habitudes des fumeurs, des buveurs, de ceux et celles qui mangent trop gras, ou trop salé ou qui ne sont pas abonnés à une salle de sport ou que sais-je encore.
Il ne faut pas se leurrer, la tentation sera trop grande pour ces assureurs ou ces banquiers de nous appliquer un tarif individualisé, un tarif en fonction de notre profil de risque exact. Si c’est le cas, c’est un changement de société radical qui s’annonce ! Cela serait la fin de la mutualisation des risques comme l’indique le journal Les Echos. En clair, les moins chanceux seront laissés au bord du chemin, sans couverture d’assurance ou alors à un tarif impayable.
Le danger de cette société du Big Data, c’est que si demain tout le monde se sent épié, plus personne n’osera prendre des risques… Cela sera une société immobile, que nous fabriquerons sans le savoir. C’est la raison pour laquelle, je le dis souvent, nous ne sommes pas seulement en crise, nous sommes dans une société en pleine mutation. Et nous percevons pour le moment qu’une petite partie de ces changements… C’est interpellant mais aussi très passionnant à comprendre.
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