L’ultimatum de l’Eurogroupe à la Grèce: “Nous avons cette semaine, mais c’est à peu près tout”

Jeroen Dijsselbloem et Yanis Varoufakis © AFP

Les ministres des Finances de la zone euro se sont quittés prématurément lundi soir, après le refus de la Grèce d’accepter les conditions fixées par ses partenaires européens pour poursuivre le programme d’assistance. La balle est maintenant dans le camp de la Grèce, selon Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe.

La balle est dans le camp de la Grèce, qui a une semaine pour accepter de demander une extension du programme actuel d’assistance et de réforme économique, a indiqué le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, après l’échec prématuré de discussions à Bruxelles.

Les ministres des Finances de la zone euro se sont quittés prématurément lundi soir, après le refus de la Grèce d’accepter les conditions fixées par ses partenaires européens pour poursuivre le programme d’assistance. Le gouvernement d’Alexis Tsipras revendiquait un prêt-relais, destiné à lui donner du temps pour mettre en oeuvre ses promesses électorales. Ses créanciers européens étaient disposés à lui donner du temps, à la condition expresse que cette extension s’inscrive dans le cadre actuel de la politique de rigueur.

Depuis Athènes, en début de soirée, une source gouvernementale a rejeté la proposition européenne, jugée “absurde” et “inacceptable”, estimant “qu’en ces circonstances il ne pourrait y avoir d’accord”. L’Eurogroupe s’est terminé peu après.

Lors d’une conférence de presse, les dirigeants européens ont expliqué que la Grèce pouvait encore demander une extension, afin d’éviter un défaut de paiement aux conséquences potentiellement dramatiques. “Il n’y a pas d’alternative à la demande d’une extension du programme”, a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. “Les règles doivent être respectées”.

“Une telle extension permettrait à la Grèce d’utiliser la flexibilité existante”, a expliqué M. Dijsselboem. D’après lui, les Européens étaient disposés à négocier, à condition que la Grèce s’s’abstienne de prendre des mesures unilatérales, qu’elle respecte ses engagements vis-à-vis des créanciers et que toute mesure soit financée.

“J’ai le sentiment très fort que le prochain geste doit venir des autorités grecques”, a-t-il enchaîné, ajoutant que le temps est limité. “Nous avons cette semaine, mais c’est à peu près tout”, a-t-il dit, évoquant un possible nouvel Eurogroupe vendredi.

Le ministre belge des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), a abondé dans ce sens. “Il y a des possibilités de parvenir à un accord, mais il est clair que la Grèce doit faire un pas en direction de la zone euro”, a-t-il déclaré. D’après lui, il existe entre les pays partageant la monnaie unique “un large consensus que c’est la seule manière d’enregistrer des progrès”.

“Nous ne demanderons pas d’extension” du plan d’aide, assure le ministre de la Défense

“Nous ne demanderons pas d’extension” du plan d’aide de l’UE, a assuré lundi sur son compte Twitter, en réponse à l’ultimatum de la zone euro, le ministre grec de la Défense et dirigeant du parti des Grecs indépendants membre de la coalition gouvernementale avec la gauche radicale Syriza.

“Nous ne demanderons aucune extension, nous avons un mandat du peuple pour aller jusqu’au bout. Les Grecs tous ensemble disent non. On ne nous fera pas de chantage”, écrit Panos Kammenos, dans la première réaction, semble-t-il, d’un membre du gouvernement après la réunion avortée de Bruxelles, lundi soir.

Les 19 ministres des finances de la zone euro étaient réunis à Bruxelles pour essayer de trouver un compromis, alors que le 28 février le plan de sauvetage accordé à Athènes arrive à échéance. Le nouveau gouvernement de gauche radicale refuse toute prolongation de celui-ci.

“Mener à bien le plan de sauvetage ne faisait pas partie des propositions du sommet” des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE jeudi dernier à Bruxelles, “ceux qui l’ont remis sur la table perdent leur temps”, a fait savoir la source gouvernementale.

Après ces déclarations, l’euro qui évoluait autour de l’équilibre pendant pratiquement toute la séance est reparti à la baisse. Vers 17H25, il est tombé à 1,1356 dollar alors qu’il évoluait auparavant autour de 1,1400 dollar.

Partner Content