Economie : les communes qui courent en tête… et les autres

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Vincent Degrez Journaliste

Une nouvelle étude liste les 10 arrondissements belges qui ont connu la plus forte croissance de leur PIB – cinq en Wallonie, cinq en Flandre – et les communes en décrochage économique total. Où l’on découvre également qu’il faudrait un demi-siècle pour réduire certains écarts de revenu disponible… de moitié.

Les plans de développement économique régionaux ne se sont pas accompagnés d’un accroissement des inégalités entre les régions, concluent Jean Hindriks (Itinera Institute, professeur d’économie à l’UCL) et Mattéo Goddin (chercheur au Centre de recherche en économie du développement de l’Université de Namur) dans une nouvelle étude.

“La part de chaque région dans le PIB belge reste constante sur la période 2000-2013 : 55% pour la Flandre, 25% pour la Wallonie et 20% pour Bruxelles”, souligne les auteurs. “En revanche, la production par habitant en Flandre et en Wallonie converge vers la production par habitant de Bruxelles-Capitale, principalement du fait du boom démographique bruxellois.”

Les 10 arrondissements à plus forte croissance du PIB

A l’intérieur de chaque région, la distribution de l’activité économique est devenue plus inégale, préviennent-ils : “Dans le top 10 des arrondissements ayant connu la plus forte croissance du PIB par habitant, on retrouve 5 arrondissements wallons :

  • Nivelles,
  • Huy,
  • Tournai,
  • Thuin,
  • Marche-en-Famenne,

ainsi que 5 arrondissements flamands :

  • Ieper,
  • Eeklo,
  • Oudenaarde,
  • Aalst,
  • Turnhout.

… Et les 9 arrondissements en plus grand décrochage économique

Les arrondissements en décrochage, c’est-à-dire ceux dont le PIB initial est faible et qui ont connu un faible taux de croissance, sont Virton, Diksmuide, Verviers, Soignies, Maaseik, Arlon, Charleroi, Waremme et Ath.

Un demi-siècle pour réduire de moitié certains écarts de revenu

Les disparités de revenu disponible par habitant diminuent entre arrondissement d’une même région, peut-on encore lire dans les conclusions de cette étude : “Globalement, nous observons une convergence du revenu disponible par habitant. Selon nos calculs, il faudrait 15 ans pour réduire de moitié les écarts de revenu disponible entre arrondissements d’une même région, et 49 ans pour réduire de moitié les écarts de revenu disponible entre arrondissements de régions différentes.”

La réduction des disparités de revenu disponible est favorisée par les navetteurs qui se déplacent dans les localités pourvoyeuses d’emplois, ainsi que par les mouvements résidentiels vers les arrondissements plus riches, notent les chercheurs. “Malgré cela, les zones de production ne sont pas accessibles par tous les demandeurs d’emploi, et des risques de décrochages sont observés dans les arrondissements de la dorsale wallonne.”

Des solutions pour poursuivre le développement économique belge

Leur conclusion ? “Si la Belgique souhaite poursuivre son développement économique au travers des pôles de compétitivité, il faut assurer la cohésion sociale entre régions et arrondissements. Un facteur important de cette cohésion sociale est la mobilité des travailleurs au travers des navettes et la mobilité résidentielle. Il faut faciliter l’accès des travailleurs aux zones pourvoyeuses d’emplois, notamment entre régions.”

Cela exige néanmoins la maîtrise du néerlandais chez les francophones, mais aussi la fluidité de nos transports en commun et un marché immobilier plus flexible. “Aujourd’hui encore, la Belgique reste le pays d’Europe qui taxe le plus lourdement les transactions immobilières, et le récent tax shift n’y a rien changé.”

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