Les critiques pleuvent sur le libra

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La future cryptomonnaie de Facebook suscite l’inquiétude du côté des politiques et des institutions financières. Le Congrès américain demande déjà à l’entreprise de suspendre son projet.

La réaction des élus américains ne s’est pas fait attendre. Dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants de Facebook, la commission parlementaire en charge des questions financières demande à l’entreprise de mettre son projet de cryptomonnaie sur pause. Le Congrès veut procéder à des auditions afin d’évaluer les risques posés par l’adoption du libra. Cette nouvelle devise, qui sera disponible dans les applications de la galaxie Facebook (Instagram, Messenger, WhatsApp), pourrait devenir la première monnaie virtuelle globale.

Son potentiel d’adoption – 2,7 milliards de personnes utilisent les applications Facebook – fait frémir le secteur financier et les dirigeants du monde entier. Les parlementaires américains évoquent le ” risque systémique ” que pourrait poser un déploiement massif du libra, qui inaugurerait un système financier parallèle à celui qui repose sur les monnaies traditionnelles. La gestion des données personnelles des utilisateurs suscite également l’inquiétude. Via son portefeuille en ligne Calibra, Facebook aura la main sur des données sensibles de paiement, ce qui n’est pas forcément rassurant vu l’historique de l’entreprise en matière de respect de la vie privée.

Les banques centrales se montrent également circonspectes. Au niveau du G7, elles ont créé une task force visant à étudier en détail le projet de Facebook. L’objectif est notamment de vérifier que le réseau social respecte les mêmes exigences que les banques en matière de lutte anti-blanchiment. La Banque des règlements internationaux (BRI), qui a rencontré les initiateurs du projet Libra, s’inquiète de son côté des risques de concurrence déloyale de la part des grands acteurs technologiques. La BRI veut s’assurer que toute initiative lancée par une entreprise comme Facebook soit soumise aux mêmes réglementations que celles qui s’imposent aux banques. Le bras de fer entre le secteur financier et les géants de la tech ne fait que commencer.

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