A New York, le projet délirant d’un gratte-ciel ultra long en forme d’arche

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Le “Big Bend” (la “grande courbe”) est un projet de gratte-ciel résidentiel en forme de “U” inversé. Si cette tour au design inédit est amenée un jour à être réalisée, elle serait la plus longue au monde, mesurant d’un “pied” à l’autre 1.219 mètres de long.

A New-York, la surenchère du gratte-ciel le plus haut, le plus beau, le plus fin, le plus déstructuré, etc…. continue de plus belle. La preuve en est : ce projet d’immense arche qui pourrait être érigée en plein coeur de New York, au niveau de la 57ème rue, surplombant le poumon vert de la ville, l’immense Central Park. Baptisé le “Big Bend” (la “grande courbe”), il s’agit d’un projet de gratte-ciel résidentiel en forme de “U” inversé.

Cet immeuble à l’allure très originale a été imaginé par l’architecte grec Ioannis Oikonomou du cabinet Oiio. Il intrigue par sa forme ambitieuse et insolite. Si cette tour est amenée un jour à être réalisée, elle deviendrait la plus longue au monde, mesurant d’un “pied” à l’autre 1.219 mètres de long.

La raison de sa finesse vient de l’espace au sol très réduit dans la Grosse Pomme qui subit une pression immobilière très forte. La 57ème rue au sud de Central Park est d’ailleurs surnommée “rue des milliardaires”. Dans ce quartier, le prix du mètre carré est devenu exorbitant ces dernières années. Ce genre de nouvelles architectures s’explique par le coût du terrain, mais aussi par la spécificité de la loi new-yorkaise. Depuis 1961, elle limite les mètres carrés constructibles sur un terrain donné, mais pas la hauteur. Les promoteurs peuvent légalement acheter les droits d’immeubles voisins qui n’ont pas utilisé toute leur surface constructible. Ils achètent donc ces “droits de l’air”, les combinent, pour bâtir toujours plus haut.

Atout indéniable de ce nouveau type de construction : “The Big Bend” disposerait donc d’une surface habitable extrêmement importante, tout en utilisant un minimum de surface au sol, grâce à ses deux piliers très minces. Elle nécessiterait l’aménagement inédit d’un ascenseur pouvant se déplacer sur des courbes et bouger horizontalement.

Tours très fines

Le projet, qui transformerait de façon considérable la skyline de New York à tout jamais doit toutefois encore passer par de nombreuses étapes pour être validé ou non car la réglementation des nouvelles constructions à Manhattan est très stricte. De nombreuses voix s’élèvent en effet contre le nombre croissant des gratte-ciel (entre 300 et 600 mètres) à Big Apple, le dernier en date sur la 57ème vue, le One57, présente aussi une silhouette longiligne tout comme le 432 Park Avenue à la structure filiforme.

L’arche “Big Bend” ne serait cependant pas le plus haut gratte-ciel au monde. La “Kingdom Tower” à Jeddah (Arabie Saoudite), qui doit être livrée en 2021, devrait, elle, culminer à plus de 1.000 mètres de haut. Le record est pour l’instant détenu par le “Burj Khalifa” de Dubaï (Émirats Arabes Unis), haut de 828 mètres.

Ces tours très fines, rendues possibles par les progrès technologiques et des matériaux particulièrement étudiés pour résister notamment au vent, ne font pas que des heureux rapporte l’AFP.

Certains craignent qu’elles ne projettent de longues ombres sur Central Park, menaçant ses terrains de sports, son zoo et son manège, selon la Municipal Art Society of New York (MAS), qui dans un rapport intitulé la “skyline accidentelle” détaille les ombres que généreront à terme ces nouvelles constructions sur Central Park. Elle souligne que ces tours poussent à la faveur de fusions de terrains et de rachats de droits de l’air “sans revue publique significative”, et donc sans étude sur leur impact global. Les régulations vieilles de 50 ans sont “dépassées”, estime-t-elle, en réclamant un réexamen du plan d’urbanisme. “L’accès public à l’air, la lumière et aux espaces verts ne peuvent être sacrifiés”, souligne-t-elle, demandant à la mairie d’intervenir.

Quand les promoteurs pouvaient espérer 3.000 dollars par pied carré (32.600 dollars au m2), ces tours n’existaient pas, car le prix élevé de la construction ne pouvait pas être couvert par la vente”, explique-t-elle. Aujourd’hui, certains de ces appartements dans le ciel se négocient selon elle de 55.000 à 110.000 dollars le m2.

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