Webcam coquine: un créneau qui cartonne

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L’effeuillage en direct par webcam se porte bien et est même devenu l’un des créneaux les plus rentables du charme sur le Net.

Après ses journées d’institutrice, Clara rentre chez elle et, comme des millions d’individus sur la terre, se connecte à Internet. Et pas seulement pour consulter son profile Facebook ou pour gérer son blog. Mais pour son “deuxième métier”, une activité complémentaire destinée à augmenter ses revenus. Le soir, c’est “Clara Hot”. Elle est hôtesse sur le site français Desir-Cam. Concrètement, elle se livre à de l’effeuillage en direct devant sa webcam. “Cela fait 14 ans que je suis hôtesse et je constate une réelle explosion de cette activité ces dernières années”, commente-t-elle. Tant du côté des clients-internautes que des hôtesses. “Avec la crise, de plus en plus de jeunes femmes veulent arrondir leurs fins de mois ou même gagner leur vie avec un moyen relativement facile.” Car bien sûr, il s’agit d’un véritable business sur lequel se sont construits de véritables mastodontes. Le leader s’appelle LiveJasmin, fondé en Hongrie par un certain György Gattyán devenu la plus grosse fortune du pays. Avec près de 2.000 modèles en ligne en permanence, et plus de 30 millions de visiteurs uniques, LiveJasmin engrangerait 350 millions d’euros par an ! Désormais, son fondateur se trouve à la tête d’un des deux plus gros empires du X en ligne, installé au Luxembourg.

L’Uber du sexe

Le modèle de ces “peep-shows 2.0” n’est pas très loin de ce que fait Uber dans le taxi : une plateforme sur laquelle se connectent des femmes (qui ne sont bien sûr pas salariées), une infrastructure réseau pour la technologie, un partage de commission et bien sûr… au final le client qui paie. Et qui paie cher : sur le petit site français Desir-Cam “le surfeur achète des minutes, précise Stéphane, le créateur du site et sapeur-pompier dans la vraie vie. Pour cinq minutes, il en coûte 18 euros. En moyenne, ils prennent 120 minutes par mois ce qui leur coûte 120 euros. Mais depuis quatre ans, certains de nos clients sont des habitués qui n’hésitent pas à débourser jusqu’à 3.000 euros tous les mois !”

Jusqu’à 5.000 euros par mois

Car le succès de ces plateformes se base en bonne partie “sur l’addiction, analyse en connaisseur du secteur Ghislain Faribeault de chez Marc Dorcel. Les internautes achètent en réalité des crédits déconnectés de la notion d’argent et qu’ils déboursent rapidement”. Un business impossible à pirater et qui laisse au gestionnaire de plateformes de confortables marges : environ 30 % si l’on en croit le patron de Desir-Cam qui annonce un chiffre d’affaires mensuel de 50.000 euros. Une paille à l’échelle mondiale dominée par LiveJasmin (du groupe Docler), Eurolive (du groupe côté en Bourse RentabilyWeb) ou Cam4. Mais le petit Français témoigne d’une vraie croissance du marché : l’an passé, son chiffre d’affaires mensuel n’était que de 12.000 d’euros. Quant aux hôtesses, elles y voient une activité très rémunératrice. Elles touchent sur le site français 1,25 euro la minute lorsqu’elles sont en séance coquine privée avec un client. “Il m’est arrivé de gagner 4.000 à 5.000 euros par mois, admet Clara. C’est relativement exceptionnel et dépend du temps qu’on y passe. Mais certaines hôtesses se limitent à cette rentrée d’argent pour vivre !” De l’argent qui leur est versé par mandat postal par Desir-Cam dont le patron part du principe que, “c’est aux hôtesses de se mettre en ordre par rapport à cette rentrée d’argent”. Le côté noir du modèle se situe sur les grosses plateformes internationales où des femmes (souvent des pays de l’Est) sont poussées à rester la journée entière assises dans de minuscules chambres et ne touchent évidemment pas la totalité de ce que reverse la plateforme : des intermédiaires douteux en prennent la majeure partie.

Découvrez cette semaine, dans Trends-Tendances, notre enquête sur le tourbillon numérique que subit le business du sexe.

Webcam coquine: un créneau qui cartonne
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Au programme :

– L’impact du tout gratuit sur la vidéo de charme

– Le Luxembourg, capitale du porno ?

– L’industrie coquine en 10 chiffres

– Les nouvelles start-up du sexe

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