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“Nous assistons à la fin d’un rêve: ma voiture n’est plus ma liberté”
Le statut de la voiture dans nos sociétés a changé fortement, et cela, sans faire de bruit.
Comme le rappelle le philosophe Luc Ferry dans le Figaro, il fut une époque où la voiture était synonyme de liberté. Le pied pour un jeune de l’époque, c’était de s’offrir une 2 CV ou une 4L pour emmener sa petite amie en villégiature.
À l’époque, la voiture était donc aussi un outil de séduction, mais c’était également le culte de la performance avec chaque année des modèles de plus en plus puissants, avec des carrosseries de plus en plus aérodynamiques. Et enfin, c’était l’époque de la voiture statutaire, dont le choix du modèle vous classait socialement. Or aujourd’hui, tous ces attributs sont partis en fumée.
Luc Ferry a raison de préciser qu’un mot comme passion a fait place à d’autres plus rationnels comme fiabilité, confort, sécurité, silence, économie et écologie ! Et comme l’ajoute fort justement Luc Ferry, notre rapport à la voiture est passé “du symbolique au réel, du passionnel au rationnel.”
Les plus anciens se désoleront de voir que les jeunes ne sont plus attirés par la possession d’une voiture et préfèrent dépenser une partie de leur salaire dans des smartphones et autres jeux vidéo. La raison de cette désaffection est d’ailleurs tout à fait normale. La voiture n’est plus synonyme de mobilité aujourd’hui, vu l’engorgement des villes. La voiture n’est donc plus synonyme de liberté. Et ce qui vient le plus souvent à l’esprit, c’est la difficulté à se parquer dans nos grandes villes ou les bouchons du week-end sur nos autoroutes.
La voiture-bureau, autopilotée et entièrement connectée finira par remplacer la voiture passion des origines
En fait, ceux et celles qui utilisent quotidiennement une voiture le savent d’expérience, l’immobilisme de notre circulation a détruit le volet liberté lié à la possession d’une voiture. Aujourd’hui, la donnée la plus précieuse, car la plus rare, c’est le temps. Ce qui veut dire qu’à terme – les experts parlent de dix ans maximum – la voiture-bureau, autopilotée et entièrement connectée finira par remplacer la voiture passion des origines. La voiture connectée de demain et la voiture sans chauffeur d’après-demain vont réduire drastiquement les accidents et améliorer la fluidité en ville, car n’oublions pas que 30% de la circulation en ville est le fait de gens qui cherchent un parking.
Doucement, mais sûrement, nous assistons à la fin d’un rêve qui aura occupé quelques générations, mais que les adolescents d’aujourd’hui auront toutes les difficultés à comprendre demain, exactement comme ils n’arrivent déjà plus à comprendre comment nous pouvions vivre sans e-mails ou sans téléphone portable. Pensez-y la prochaine fois que vous prendrez le volant.
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